En naissant à l’endroit où il est né, ce garçon n’avait lui aussi que très peu de chances d’échapper au rugby… Telle est la loi dans ces contrées sud-landaises, où la licence FFR est imprimée directement avec l’acte de naissance…
Après avoir été la jeune « mascotte » du club de Saint-Jean-de-Marsacq où son joueur de papa évoluait, c’est au Capbreton-Hossegor Rugby que Thomas Barbe a fait ses grands débuts ballon en main. Puis, ne pouvant résister aux arguments de son ami Anthony, il rejoindra les Minimes de l’US Tyrosse, avant de partir épauler les Cadets du prestigieux Stade Montois. De retour à Tyrosse, c’est avec bonheur qu’il fréquente aujourd’hui le Centre de Formation du club, et qu’il vit une formidable aventure avec les Bélascain à la fougère… Adishatz Thomas !
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Bonjour Thomas, pour toi aussi il y a forcément eu un « début » avec le rugby… C’était où et quand ?
J’ai poussé à Capbreton, dans un contexte complètement « rugby » : mon grand-père maternel, Bernard Mensang a été Champion de France de Groupe B avec Soustons, mon grand-père paternel, Michel, a joué à Capbreton, ainsi que mon père (avant de partir ensuite à Saint-Jean-de-Marscaq), et mon oncle, Philippe, a joué à Hossegor… Chez nous aussi, le rugby est une histoire de famille, et je ne pouvais que suivre ceux qui m’ont précédé !
Capbreton, Landes (40)
Je peux dire que j’ai fait mes premiers pas sur le Stade Bel Air, à Saint-Jean-de-Marsacq, où tout gamin, on allait avec ma mère tous les dimanches voir jouer mon père, si bien qu’au fil du temps, je suis devenu la mascotte de l’Equipe 1ère ! J’ai même eu l’honneur d’entrer une fois sur le terrain avec le capitaine de l’équipe, lors d’un match de phases finales…
Et j’avais 5 ans quand je suis allé à mon premier entraînement « officiel »… C’était au Capbreton Hossegor Rugby, et mes premiers éducateurs furent Pascal Pinsolle et Bastien Couret… Je les salue ici ! Mon père viendra par la suite leur prêter main forte, il me suivra jusqu’en benjamins, avant de repartir vers les catégories plus jeunes, entraîner mon petit frère, Jérémy.
C’est ton ami, Anthony Lasserre, qui t’a convié à le rejoindre dans la « Mêlée Puissance 15 »… J’ai entendu dire que c’est à cause de (grâce à !!!) lui que tu joues désormais en « Rouge & Bleu » avec la fougère… Tu peux nous raconter ça ?
Ca fait très longtemps qu’on se connaît avec Anthony, par l’intermédiaire de nos familles… Tous petits, déjà, pendant les matchs des « grands », on jouait ensemble au ballon au bord des terrains.
Mais c’est en Minimes 1ère année, à l’occasion des matchs de Sélection des Landes qu’on a vraiment sympathisé tous les 2 et que de vrais liens d’amitié se sont créés. Il n’arrêtait pas de me dire de venir jouer à Tyrosse, qu’on aurait une super équipe, etc, etc… Bref, il m’a tellement bien vendu le truc que je suis parti jouer là-bas même si, bien sûr, ça a été difficile pour moi de quitter mes amis de Capbreton… Ce genre de situation est toujours délicat d’un point de vue humain.
J’ai rejoint l’US Tyrosse en Minimes 2ème année, alors entraînés par François Lux, Patrice Paredon et Francis Grocq, et c’est donc à partir de là qu’Anthony et moi avons joué avec le même maillot en club, lui en 3ème ligne et moi à l’arrière. On jouait en fait dans l’équipe Minimes MACS (Maremne Adour Côte Sud), qui était une entente entre Tyrosse, Soustons, Capbreton, Hossegor, et Saint-Jean-de-Marsacq. Cette entente nous a permis de connaître le plus haut niveau français en Minimes.
J’ai ensuite fait une année en Cadets à Tyrosse, avant de partir comme ½ de mêlée à Mont-de-Marsan, en Cadets Alamercery. En arrivant là-bas, j’avais déjà quelques copains connus en Sélection Côte Basque-Landes, et nous étions entraînées par 2 grands anciens joueurs du Stade Montois, Yannick Agrech et Olivier Toulouze. J’ai été très bien accueilli par le groupe, et même tellement bien qu’à ma grande surprise, les coachs m’ont nommé Capitaine de l’équipe. On a fait une très belle saison en perdant seulement 2 matchs en championnat, et on s’incline ensuite en 1/8ème de finale, contre Montpellier… On fait match nul, mais on perd au nombre d’essais.
Puis après 2 années chez les Montois (au passage, je ne pourrai jamais assez remercier mon grand-père, pour les innombrables allers et retours que je lui ai fait faire entre Capbreton et Mont-de-Marsan… Il m’a toujours poussé et m’a suivi partout), je reviens à Tyrosse au début de la saison qui vient de s’écouler, et j’intègre le Centre de Formation du club, ainsi que l’équipe des Bélascain.
Parallèlement à mon parcours en club, j’ai fait partie de la Sélection Côte Basque-Landes en -16, -17 et -18 à XV, et -16 et -17 à 7, et j’ai eu le très (très !) grand bonheur d’être Champion de France Taddei avec la Sélection des -18 ans, en battant en finale la Côte d’Argent 22 à 19 après un chassé croisé de folie… Et pour l’anecdote concernant cette finale qui s’est jouée l’année dernière à Limoges, ce sont 2 « Capbretonnais », Clément Dubo (on se connaît depuis la Maternelle, et on porte maintenant tous les 2 le maillot Tyrossais !) et moi, qui avons marqué tous les points de la Sélection Côte Basque-Landes… Ce qui a fait la fierté de beaucoup de Capbretonnais !
Dans ta carrière de jeune rugbyman, peux-tu nous faire partager quelques magnifiques moments que tu as vécus, et dont tu es sûr qu’ils resteront toujours gravés en toi ?
Le premier dont je parlerai, c’est la saison avec les Minimes de l’entente MACS, où on a remporté 2 tournois (Agen et Orthez) qualificatifs du Super-Challenge, et où on est passé tout près de quelque chose d’énorme pour la grande finale…
Le second moment, c’est à l’occasion d’un match, lors de ma 1ère année au Stade Montois, en Cadets Alamercery : on reçoit Brive, la « bête noire » de la poule, invaincue jusque là. On s’était promis en début de saison de ne pas perdre un match à domicile. Enorme tension dans le vestiaire avant d’entrer sur la pelouse… On réussit tout ce qu’on tente pendant le match… On gagne… Je revois encore nos coachs sauter de joie !
Je me souviendrai aussi toujours du titre de Champion de France Taddei -18 ans obtenu avec la Sélection Côte Basque-Landes… C’était la première fois que je jouais une finale de Championnat de France, et ce que je retiens le plus, c’est le coup de sifflet final et les quelques minutes qui le suivent… On court, on crie partout, on est comme des fous… Dans ces moments là tu es en communion avec les Dieux du Rugby !
Le dernier « grand moment » que j’évoquerai, c’est la formidable aventure que je viens de vivre avec les Bélascain Tyrossais… Une aventure qui nous a menés jusqu’aux ½ finales du Championnat de France, qu’on perd malheureusement contre Chambéry. Les phases finales ont été énormes… On a été suivis par plein de supporters, dans des ambiances de folie, ils nous ont permis de nous transcender parce qu’on se disait qu’on n’avait pas le droit de perdre. Les matchs ont bien sûr été importants, mais tout ce qui s’est passé avant et après a été au moins aussi important… On a été épaulés par tout ce que Tyrosse compte de Rugby… C’est-à-dire beaucoup de monde!
Tu as la chance de faire partie de la vingtaine de joueurs qui ont intégré le Centre de Formation de l’US Tyrosse… Comment sont organisées vos journées et qu’en retiens-tu de positif ?
Sur le plan sportif, on s’entraîne 3 fois par semaine au Centre de Formation, en plus des entraînements « club » qu’on a dans nos catégories respectives. On y fait de la musculation, du physique, et ensuite on travaille différentes phases de jeu… Tout ça, évidemment, nous fait énormément progresser.
On participe aussi régulièrement à des conférences sur des thèmes liés à l’environnement du sport, comme la nutrition, l’arbitrage, les méfaits du dopage, etc… .
Et puis, sur un plan plus personnel, le gros « + » du Centre de Formation, c’est l’écoute et le suivi scolaire qui nous sont apportés. On a la possibilité, si besoin est, de bénéficier de cours supplémentaires, et notre encadrement est en relation avec chaque chef d’établissement… Il sait donc parfaitement où chacun de nous en est, et nous alerte quand il le faut, ce qui nous responsabilise énormément.
Tu viens tout juste de passer le bac, comment envisages-tu de conjuguer ton avenir de rugbyman et ton avenir professionnel ?
J’envisage de faire l’année prochaine un BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport) « Activités Physiques pour tous ». J’espère pouvoir le faire en alternance avec les Service des Sports de la Mairie de Capbreton.
Quant au niveau rugbystique, j’espère progresser toujours plus, faire une autre belle saison avec les Bélascain (et aller décrocher ce titre, pourquoi pas ?), et puis, m’insérer au fil du temps dans l’effectif Seniors de l’UST… Jouer un jour en 1ère … C’est le rêve de tous les gamins de l’école de rugby tyrossaise, porter le maillot pour pouvoir partager les valeurs du club au plus haut niveau. Pour moi, jouer en 1ère serait vraiment un aboutissement.
Depuis le temps que tu le pratiques, quelle est la chose la plus importante que le rugby t’a enseignée ?
C’est aussi le respect de l’adversaire… On peut être adversaires sur le terrain, et partager en dehors. La ½ finale Bélascain contre Chambéry a été très intense, très « électrique », mais durant la 3ème mi-temps qui a suivi, qu’on soit Chambériens ou Tyrossais, on était tous ensemble… Ca a été un moment très fort, oui, un grand moment de convivialité dont chacun se rappellera.
Le rugby m’a aussi appris qu’il ne faut jamais rien lâcher, sur le terrain ou dans la vie… Continuer à se battre pour arriver à ce qu’on veut, toujours.
Je sais que tes potes du rugby sont aussi tes amis dans la vie, et que vous passez beaucoup de temps ensemble… Si on vous cherche, où est-ce qu’on a le plus de chance de vous trouver ?
C’est pas très compliqué, tu auras de très grandes chances de nous trouver au bar-restaurant « La Gargouille », tenu par Kevin et Sébastien. Ca se trouve sur la Place du Foirail, juste à côté du siège de l’US Tyrosse. Je profite pour remercier Kevin et Sébastien, qui nous ont admirablement supportés tout au long de notre parcours cette année… On peut dire qu’ils ont fait partie de notre équipe !
Tu as poussé à Capbreton et tu connais bien l’endroit… C’est comment Capbreton ? Si je vais en vacances là-bas, quel(s) endroit(s) sympa(s) me conseilles-tu ?
Je suis en effet originaire de Capbreton, c’est notre berceau familial depuis 4 générations… Depuis le jour où mon arrière-grand-père, Georges Barbe, est venu de Bordeaux pour créer un garage Citroën, qu’a dirigé ensuite mon grand-père, Michel, et que dirige aujourd’hui Jean-Paul, mon père…
Capbreton est un endroit magnifique, dont la population double, voire triple, l’été. Ce qui fait la réputation de la ville, c’est d’abord son port et sa plage. Et je n’oublierai pas de citer Hossegor, la commune voisine, réputée elle aussi pour ses plages, et sa fameuse Place des Landais, toujours très animée et où il fait bon de passer du temps entre amis.
Thomas, si tu as envie d’inviter quelqu’un dans la « Mêlée Puissance 15 »… C’est le moment !
Alors je vais inviter Pascal Pinsolle, qui a été mon premier éducateur à l’école de rugby de Capbreton, et avec qui je suis toujours resté en relation… C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et je suis heureux de lui faire cette passe !
Site Internet de l’US Tyrosse Rugby Côte Sud
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Photo « rugby » de Thomas: Archives TB, Isabelle Ezpeleta, Les Yeux du Stade PW (Cadets Mont-de-Marsan) / Photo Equipe Belascain et Centre de Formation UST : Site Internet de l’US Tyrosse / Vue Capbreton : Fotolia
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