Le sport a toujours fait partie de la vie de cette jeune femme, et il n’est guère étonnant qu’un jour, du côté d’Aix-en-Provence, son chemin ait croisé celui du rugby… A tel point de s’y investir totalement, d’abord en tant que joueuse avec les « Black Mambas » du PARC, puis comme coach de la toute jeune équipe féminine de l’AUC Rugby.
Oui, au fil du temps, c’est bien par la passion du rugby, son ambiance et ses valeurs, que Rebecca Siguier s’est laissée envahir. Mais au fond, est-ce bien étonnant, quand dans vos veines coule du sang castrais et anglais ???… Merci Rebecca !
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Bonjour Rebecca, où, quand et pourquoi t’es-tu intéressée un jour au rugby ?
Avant tout, je pense que c’est dû à mon environnement familial, dans lequel le sport a toujours été omniprésent: mon père, originaire de Castres, a été joueur de tennis semi-pro, et ensuite prof de tennis… Sport auquel j’ai donc été très largement initiée dès mon plus jeune âge, malheureusement sans succès !
Ma mère est d’origine anglaise et de culture très sportive par son éducation, et j’ai moi-même toujours fait énormément de sport : j’ai suivi très jeune une filière sport / étude en gymnastique. J’ai ensuite pratiqué le foot à un certain niveau, et puis tout un tas d’autres sports.
Et c’est à 22 ans que j’ai décidé de me mettre au rugby, par l’entremise de ma meilleure amie qui m’y a embarquée. C’est comme ça qu’un beau jour je me suis retrouvée au PARC (Pays d’Aix Rugby Club), qui montait une section féminine, les « Black Mambas »… J’y suis allée et je m’y suis mise à fond, jusqu’à m’entraîner 3 à 4 fois par semaine, ça a été pour moi une véritable révélation !
5 ans après, tu es aujourd’hui coach de l’équipe féminine de l’Aix Université Club Rugby, une équipe qui a été créée au début de la saison 2014 / 2015 … Raconte-nous-en la genèse.
C’est la maman d’un gamin de l’école de rugby, Sandrine Molgosa, grande fan de rugby, qui a été « l’étincelle ». Très attachée à l’AUC, elle voulait pratiquer le rugby et, soutenue par quelques autres mamans de jeunes joueurs, elle a été à l’origine de la création de la section féminine du club. Et c’est à moi qu’a été confié l’entraînement de l’équipe… Un grand honneur !
Peux-tu nous présenter cette équipe, et nous dire sur quel « rythme » vous fonctionnez et vous envisagez de vous développer ?
Parties à 10 en tout début de saison, nous avons déjà 25 licenciées à ce jour, avec des profils très variés de joueuses dont l’âge va de 20 à 47 ans. Il y a relativement peu d’étudiantes, pas mal de nos joueuses travaillent, beaucoup sont mamans… Tout cela donne à notre équipe une « atmosphère » que j’apprécie personnellement beaucoup, car pour nous toutes la pratique du rugby est vraiment un choix raisonné, un vrai choix d’adulte, et la motivation est donc au rendez-vous.
Nous nous entraînons le lundi et le vendredi au Val de l’Arc, de 18h30 à 20h00. Depuis peu, Lyonnel Ruiz, entraîneur à l’école de rugby du PARC, est venu m’aider pour conduire les entraînements, ce qui me permet de retrouver un peu plus souvent le statut de joueuse.
Et puis j’ai aussi la chance d’être soutenue par un grand nombre d’entraîneurs de l’AUC, comme Marco Peeters et Arthur Haumann, à qui je demande des conseils et des idées d’exercices, mais aussi Vivien Garino, Jérome Chabran et Chris Wyatt, qui ont enrichi mes entraînements, voire même pris l’entraînement certaines fois lors de mes absences.
Le surnom des féminines de l’AUC Rugby, c’est les « Aix’quises »… Il y a vraiment une super ambiance dans cette équipe : la gestion de l’équipe est facile et il y en a pour tous les goûts : les jeunes apportent de la fraîcheur, les plus âgées de la raison, et ça donne un super cocktail !
D’ailleurs, à travers cette interview, je souhaite vraiment que toutes les filles de l’équipe soient mises à l’honneur… Moi, dans tout ça, je n’ai qu’un rôle de « facilitatrice ».
Avez-vous déjà rencontré d’autres équipes, et quels sont vos prochains grands rendez-vous sur le pré ?
On joue à 7, en « Rugby Loisir », et depuis le début de l’année, on a fait environ 1 tournoi par mois, par exemple contre le PARC, STAPS Marseille, STAPS Gap, Centrale Marseille, Val d’Issole,…
Et le 27 juin prochain, nous allons participer au tournoi de « Beach Rugby » organisé par l’AUC Rugby au complexe sportif du Val de l’Arc à Aix-en-Provence. C’est un évènement très convivial et festif, dans une superbe ambiance. C’est un tournoi « mixte », et côté féminines, on espère que les filles du PARC, celles de l’entente Gap / Digne / Sisteron (« les Alpines »), de Centrale (et à travers elles toutes les étudiantes de la région),… Seront là.
Par l’intermédiaire de « Puissance 15 », je lance aussi un appel aux filles de Massy (avec un clin d’œil spécial adressé à Marie-Charlotte Péchoux, qui joue à Massy et avec qui j’ai joué au PARC), et de Saint-Jean-de-Marsacq… Qu’elles soient assurées que le meilleur accueil leur sera fait à Aix-en-Provence si elles décident de venir au tournoi, ce que nous espérons.
Es-tu étonnée par le développement du rugby féminin ? Quelles sont selon toi les principales valeurs qu’il porte, et, par exemple, celles que tu as vu éclore entre les filles que tu entraînes ?
Non, je ne suis pas du tout étonnée que l’on assiste à un engouement autour du rugby féminin. Le rugby est un très beau sport, qui véhicule potentiellement de très belles valeurs et qui permet de vivre de très bons moments de convivialité, et je trouve donc normal que des femmes veuillent prendre part à ça.
Et puis, sur le plan purement sportif, la dernière Coupe du Monde et le Grand Chelem des Bleues l’année dernière aux VI Nations, ont contribué à une « mise en lumière » du rugby féminin en France. Ca va sûrement prendre encore un peu de temps, mais il est sûr que les féminines seront là et bien là dans le paysage rugbystique qui s’annonce.
Concernant les valeurs que nous partageons au sein de notre propre équipe à l’AUC, je crois pouvoir en citer une en particulier que j’ai vu s’installer au fil du temps entre nous : la solidarité.
Où es-tu née, où as-tu poussé, et quels sont les lieux que tu apprécies le plus dans le Pays d’Aix-en-Provence où tu résides ?
Je suis né et j’ai grandi à Aix-en-Provence, puis j’ai fait mes études à Reims, puis à Nottingham et à Dublin.
Mes endroits préférés à Aix, ce sont le Club House de l’AUC (je m’y sens vraiment comme chez moi !), la magnifique Sainte-Victoire, et le terrain « C » du stade Maurice David ! (c’est un terrain absolument horrible, mais sur lequel j’ai passé énormément de temps à m’entraîner à botter quand, avec les féminines du PARC, on a joué des phases finales, après seulement 3 années d’existence).
Côté professionnel, dans quelle activité exerces-tu tes talents, et que peux-tu nous dire de ton métier ?
J’ai créé ma propre entreprise, et je suis traductrice et interprète en Anglais… J’ai donc profité du fait que je suis à moitié britannique par ma mère, et donc complètement bilingue. Je suis prestataire de services pour des entreprises, des administrations, des collectivités, des particuliers.
Je suis également consultante en e-commerce, dans la lignée de ma formation initiale, que j’ai effectuée à l’Ecole de Commerce de Reims.
Et si une chanson devait accompagner ton portrait « Puissance 15 », ce serait laquelle ?
Ah, je voudrais en proposer 2 si c’est possible : La première, c’est « ma chanson de rugby », qui s’appelle « Glosoli » et qui est chantée par un groupe islandais, « Sigur Ros ». C’est une chanson que j’écoute dans les vestiaires ou quand je m’entraîne à botter.
Glosoli – Sigur Ros
Et la seconde, c’est « Earth, Wind & Fire », de Boogie Wonderland :
Earth, Wind & Fire – Boogie Wonderland
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Portrait « Une » de Rebecca : RS / Photos AUC Féminines et Beach Rugby : Xavier Faugère
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