Alertés par les esprits de Piquessary, les Dieux du Rugby, qui veillent ici bas sur tout, furent bien étonnés de voir cet homme, alors gamin, taper dans un ballon rond sur le stade mythique des « Noirs » du Boucau Stade, en compagnie de son grand frère…
Ils décidèrent alors de prendre son destin en mains et, initialement rond, son ballon finit inévitablement par devenir ovale… Après une première étape initiatique dans la commune voisine de Tarnos, c’est à Saint-Vincent-de-Tyrosse que la « révélation » s’opéra réellement (comment aurait-il pu en être autrement ?)… Une passion que Nicolas Bayer vit depuis maintenant 25 ans pour le rugby. Et s’il connut de magnifiques épopées avec les « Rouge & Bleu » Tyrossais, jusqu’à la PRO D2, c’est sous les couleurs du Capbreton Hossegor Rugby qu’il eut le suprême honneur, toujours en compagnie de son frère, de toucher le bois du bouclier… Adishatz Nicolas !
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Bonjour Nicolas, est-ce que pour toi aussi, comme beaucoup qui vivent en ce pays de Côte Basque et de Landes, il était « obligé » que tu joues au rugby ?
En fait, au départ, je ne suis pas dans une logique « rugby » au niveau familial, mais disons que les circonstances vont faire qu’il va me rattraper… Je suis né à Bayonne, et quand j’étais gamin, nous habitions au Boucau, et le premier ballon auquel nous nous sommes intéressés, Jean-Philippe (mon aîné de 2 ans) et moi, était de forme ronde… J’avais à peine 5 ans quand nous partions tous les 2 taper dans la balle sur le fameux stade de « Piquessary », voisin de chez
nous, sans véritablement nous douter que ce même terrain était aussi celui des « Noirs » du Boucau Stade, qui eux, jouaient avec un ballon ovale… Oui, vraiment, à cette époque, le rugby ne faisait pas (encore) partie de notre monde…
Puis nous avons déménagé dans la ville voisine de Tarnos, dans laquelle le foot n’était pas pratiqué, et c’est là que tout a commencé, au stade communal du BTS (Boucau Tarnos Stade) : nos premières sensations ovales, notre premier protège dents, et notre premier maillot, que mon père a soigneusement conservé ! J’avais 7 ans, un âge où on n’accorde pas forcément trop
d’importance au sport que l’on pratique… J’ai assez vite oublié le foot, et j’ai très vite accroché au rugby… Se défouler ainsi faisait du bien, et puis, après 2 heures d’efforts, le fameux sandwich et sa barre de chocolat était un sacré régal !!!
Vers l’âge de mes 9 ans, nous sommes partis vivre à Saint-Vincent-de-Tyrosse, où ma grand mère et une partie de notre famille maternelle était installée. Nous arrivons avec mon frère sans trop savoir qu’il y a là une école de rugby réputée… Et mes premiers copains d’école, Guillaume Gleich et Tony Saldubehere étaient déjà des habitués de la pelouse de Burry, lieu mythique où de nombreux joueurs ont commencé leur carrière rugbystique… Je les ai donc tout naturellement suivis !
Et puis, à Tyrosse, j’ai découvert une équipe fanion, vitrine du club, dans laquelle évoluait, entre autres, mon oncle, Dominique Visensang, dit « Moustache »… Il portait le maillot numéro 6, frappé de la fougére… Un 3ème ligne dur, incassable, infatigable plaqueur, gratteur, exemplaire dans le combat… Nul doute que c’est lui qui m’a motivé pour porter ce même numéro par la suite !
Et à partir de là, quel a donc été ton « curriculum rugby » ?
C’est donc à cette époque que ma petite carrière rugbystique a réellement commencé, car c’est là, à Tyrosse, que j’ai pris conscience que ce sport me plaisait vraiment… J’ai suivi toute la filière « classique » de l’école de rugby tyrossaise, jusqu’ aux Reichel, avec des éducateurs et des entraîneurs qui privilégiaient toujours le joueur et non la performance, en faisant référence aux vertus du club que sont le respect, le courage, la fierté… Ces mêmes vertus portées par l’Equipe 1ère et ses fameuses couleurs « Rouge & Bleu » !
Longtemps coachés dans les catégories jeunes par les « gourous » Michou Perry et Jean-Jacques Sangla, nous avons eu la chance d’être accompagnés toutes ces années par de très nombreux dirigeants dévoués, comme les Duthil, Pouy, Gleich, Péca, Michou Bégard, Pampy, Nono, Delpuech, Toto Lesclaux, Caco, et j’en passe… C’est l’occasion ici de les remercier.
En 1996, nous serons ½ finalistes du Championnat de France Cadets, et nous perdons ce match contre l’ogre Toulousain qui nous privait ainsi du Parc des Princes ! Puis 2 ans plus tard, nous sommes à nouveau ½ finalistes du Championnat de France Crabos, et cette fois, c’est Pau, avec ses Traille, Siro, Serna, etc… , énormes joueurs, qui nous barre la route du Stade de France… Mais que de bons souvenirs partagés avec mes coéquipiers, Gelez, Perry, Duthil, Lasserre, Lesclaux, Delpuech, Nono, Paga, Britz, les fréres Gleich, etc… ! Et oui certains noms reviennent inlassablement au fil des générations dans la grande famille Tyrossaise…
Restant licencié à l’US Tyrosse, j’intègre à la rentrée scolaire 96 le Sport Etudes de Bayonne, en compagnie de mon ami Guillaume Gleich… Une très belle expérience, au cours de laquelle j’ai pu concilier les études, l’apprentissage du rugby, et une meilleure connaissance de moi-même. J’étais suivi là-bas par un homme formidable, Pierre Perez, Responsable du centre, qui m’a énormément appris et m’a aidé à progresser à la fois sur le plan scolaire, qui était sa priorité, sur le plan rugbystique dans tous ses aspects (physique, technique, mental) et, surtout, sur le plan humain. Tout ce que j’apprenais là-bas était en adéquation complète avec ce que m’enseignaient mes éducateurs Tyrossais. Ces 4 années passées au Sport Etudes bayonnais m’ont permis de décrocher mon bac, en gardant toujours en tête le même objectif : porter un jour ce maillot « Rouge & Bleu »…
Dans mes années « Jeunes », j’ai eu le bonheur de faire plusieurs passages en Sélection des Landes, puis en Sélection du Comité Côte Basque – Landes à partir des Cadets, avec des passionnés tel que Daniel Dupouy, CTR du Comité, qui m a beaucoup apporté à titre personnel, et fait passer par la suite le diplôme fédéral d’entraîneur. Cette Sélection Côte Basque – Landes comptait des joueurs de talent, comme Imanol Harinordoquy, déja supérieur a tous, et le pilier Matthieu Larrouy, qui joua plus tard à Toulon… Malgré ça nous avons toujours échoué en ½ finales !
En 1999, la saison Juniors terminée, je demande s’il est possible de participer aux entraînements de l’équipe fanion… Bien sûr, on me dit « Oui », et me voilà, tout timide, en train de me changer dans ce vestiaire rempli d’Histoire, puis, un peu plus tard, sur le terrain, en train de m’opposer aux colosses, aux guerriers, aux garants de cette identité tyrossaise … Non, je n’étais pas en train de rêver ! Et puis, un jour, un mercredi, au bout d’une dizaine d’entraînements, alors que je m’apprêtais à reprendre la route pour Bayonne, j’entends retentir la voix grave de Popo Laclau, coach de l’Equipe 1ère à l’époque, qui me dit, mot pour mot : « Eh jeune, t’as prévu quoi ce week-end ? »… Là, tout se bouscule dans ma tête… le rêve est-il en train de devenir réalité ?… le bac qu’il faut bientôt passer… Puis n’entendant pas de réponse de ma part, Popo continue : « Rien ?… Alors tu prends le bus avec nous»… J’étais fou de joie, et après avoir averti toute la famille, me voilà projeté sur le banc pour aller affronter Montpellier en compagnie des Guillet, Baradat, Levejac, Malbeuch, Labat, du capitaine de l’ époque, Francis Narbey, qui ce jour là m’a accompagné comme un père… et de quelques-uns de mes compères issus des Cadets et des Crabos.
Et me voilà parti pour une magnifique aventure de 10 années, une bonne partie en PRO D2, à défendre ces couleurs « Rouge & Bleu », avec cet amour du maillot, indescriptible parfois. Ici à Tyrosse, « Notre force, c’est d’y croire »… C’est un slogan court, mais qui en dit long… Affiché partout et porté par tous, il nous a permis (et nous permet encore !) de faire de grandes choses avec nos petits moyens… Ce club m’a offert de jouer à haut niveau avec les anciens que j’admirais, avec beaucoup de mes amis d’enfance, avec mon cousin, Matthieu Visensang, avec Jean-Philippe, mon frère… C’est ça la grande famille tyrossaise !
Sur le terrain, j’alternais entre le talonnage et l’aile de la 3ème ligne (ma préférence !), et je garde en moi des matchs inoubliables contre les Toulon, Brive, le Racing, Lyon, La Rochelle, Bayonne, Auch, Montauban, Mont-de-Marsan, Dax… Avec au milieu de tout ça de fameux derbys et une motivation toujours intacte : garder notre forteresse de La Fougère imprenable, une volonté permanente de faire chuter les gros à domicile, « mourir les armes a la main « , se transcender, se démultiplier pour que le « Petit Poucet » Tyrossais reste à ce niveau … Et puis, ce vestiaire, cette sortie vers le terrain, vers notre public, nous étions tous en transe !
A force de lutter en PRO D2 contre des clubs ayant de plus gros moyens que nous, nous descendrons finalement en Fédérale 1 en 2006. Et puis, en 2009, je quitte l’US Tyrosse pour rejoindre mon frère, Jean-Philippe, parti à Capbreton quelques années auparavant. On avait commencé le rugby ensemble, et on s’était toujours dit qu’on le finirait ensemble… Histoire de « boucler la boucle » que nous avions ouverte sur le terrain de Piquessary 25 ans plus tôt…
Avec Capbreton Hossegor, nous serons finalistes du Championnat de France Honneur en 2011, et Champions de France de 1ère série en 2013… Nous battons Saint-Malo en finale, et ce titre mettra un terme à ma carrière de joueur… Mais ce sera pour moi un nouveau départ, cette fois comme entraîneur du Capbreton Hossegor Rugby…
Si je te demande de nous faire partager quelques « fabuleux moments » que tu as vécus dans tout ce parcours… Tu choisis lesquels ?
Les fabuleux moments, ils sont nombreux. Je l’ai déjà évoqué plus haut… Mes années Cadets et Juniors passées à l’US Tyrosse en font complètement partie : une équipe de potes, avec des gabarits de criquets (moi le premier…), prêts à s’envoyer tous les dimanches, sans se poser de questions…. On affrontait les meilleurs du niveau, et comme nos aînés, on faisait tomber n’importe qui… Sauf nos 2 demi-finalistes (cf plus haut)! Toute la ville, y compris les gars de la 1ère, était derrière nous, et nous suivait partout, en bus, en voitures… Quelle fierté de se sentir pousser des ailes… L’une rouge, l’autre bleue … Et avec parmi nous un buteur, un animateur et un leader naturel qui n’était autre que François Gelez. François travaillait déjà comme un fou, et toute pénalité prise par l’adversaire était sanctionnée de 3 points grâce à son pied fabuleux… Ca aussi, quand tu es sur le terrain, ça te donne des ailes !
Et puis, autres « grands moments » vécus, ce sont ces fameux derbys en PRO D2, qui disparaissent peut être un peu trop maintenant… Contre Mont-de- Marsan, Bayonne ou l’éternel voisin ennemi, Dax… La venue des voisins Dacquois à Tyrosse a toujours été le match de l’année… Le stade comble, des gradins rajoutés pour l’occasion, des chapiteaux, des bandas partout, et « Totor » (Dominique Sallefranque), au micro, qui réveille toute la ville dès le décrassage du matin… Perdre contre les « culs rouges « , pour nous, c’était inimaginable! Dés le lundi, quelques banderoles étaient affichées, « gentilles » mais se voulant légèrement intimidantes pour nos hôtes du dimanche, du style : « Vous ne gagnerez pas à la Fougère », ou encore « Vous pouvez faire demi-tour » ! Avant le match, la poigne des anciens, leur regard insistant, qui nous transperce et qui, sans besoin de mots, en dit long… En effet les
paroles étaient inutiles, il fallait juste des actes, de l’envie, de la fierté, une volonté commune de faire tomber les hommes à la tenue rouge et blanche… Une « finale du Championnat des Landes » (sans oublier les Montois dans la triangulaire landaise !)… Ca n’a pas de prix !
Par contre, je me souviens aussi comme parfois on peut se sentir « grand » sur ses terres… Et « petit » ailleurs! A ce sujet, j’ai en mémoire un déplacement « pénible » à Toulon… Après une nuit passée en car couchette, à dormir sur une planche (Tyrosse-Toulon, ça fait une sacrée transversale !), et après avoir dégusté quelques succulentes « merveilles » (ndlr : pâtisserie de la famille des beignets ou des bugnes) préparées par le « Nègre » (surnom de Jean-François Bellocq, dû à son passé d’ancien joueur du Boucau, club habillé de noir), et partager quelques bonbons avec les anciens, sur le coup de 7h00 du samedi matin, le vent sur la rade commence a se faire sentir… Un léger décrassage, un massage de notre kiné pour nous enlever les traces de la planche dans le dos, un repas sportif, et hop… Nous voilà à Mayol, dans l’antre Toulonnaise ! 15h00 approche… Chaussettes, short, un pot de vaseline chacun, et là, depuis les vestiaires, on entend le « Pilou Pilou » qui résonne dans nos tronches endormies !! Tout fiers Tyrossais que l’on est, on se demande où ce « c.. » (ndlr : cf 15ème et 14ème lettres de l’alphabet !) de bus nous a laissés ! Tous groupés dans les vestiaires, on lance notre emblématique « Tyyyy…. Rosse ! », sauf que là, il est un
peu « décomposé » par la fatigue… Le rouge est vif, mais le bleu est un peu fané… Et c’est parti, direction le pré, où on croise pendant 80 minutes les de Rougemont, Llopy, Orsoni, Hueber… et d’où on repart avec 50 points pour retrouver la planche du car et retraverser le sud de la France d’Est en Ouest… Ciao les gars et merci, on se rattrapera a la Fougère, ne vous inquiétez pas !
J’ai également eu la chance de participer à quelques tournois à 7 et à 10 avec le Pyrénées Rugby Seven, à Dubaï, Hong-Kong , Londres… J’ai adoré l’esprit du 7, où j’ai eu la chance de jouer avec les Carbonneau, Tabacco, Collazo, Jeff Dubois, Sebastien Roque… Sébastien, 3/4 centre talentueux qui a joué entre autres à Castres, Bayonne et Dax… Un homme remarquable de simplicité et de gentillesse avec qui j’ai aussi joué à Capbreton, où il a terminé sa carrière de joueur. Essayer d’exporter ce rugby « des terres » fut un pur bonheur pour moi, avec des moments magiques comme ces 2 finales perdues à Dubaï, devant quelques 30.000 spectateurs, au milieu des pros et du désert !
Et puis, bien sûr, un autre grand moment a été ce titre de Champions de France 1ère Série avec Capbreton Hossegor, pour finir ma carrière en beauté! Peu importe le niveau, soulever le bout de bois… Peu de joueurs connaissent ce bonheur. Pourquoi joue-t-on au rugby ?… Pour être Champion au moins une fois dans sa vie ! Ce titre, obtenu avec des gars que j’entraîne aujourd’hui, on l’a dignement fêté… La Suze a coulé à flot chez les « marins » de Capbreton Hossegor !
Tu vas attaquer ta 3ème saison d’entraîneur des Seniors du Capbreton Hossegor Rugby… Peux-tu nous présenter ce groupe dans ses grandes lignes ?
J’attaque en effet ma 3ème année d’entraîneur. La 1ère fut un peu compliquée, car après le titre de Champions de France en 2013, c’était la fin d’un cycle, beaucoup de joueurs ont arrêté, et le club a été un peu pris de court pour recruter. Mais on a pris ce groupe sans trop se poser de questions, on connaissait très bien les gars, leur mentalité, et on s’est dit… Pourquoi pas ? C’est ainsi que je me suis lancé dans l’aventure avec Pascal Pinsolle, (dit « Pichine »), mon frère Jean-Philippe, qui étaient tous 2 déjà en place et en charge des ¾, et Mika Durritxague , un ancien pilier du club.
Pendant les 2 saisons qui viennent de s’écouler, nous nous sommes attachés à conserver l’identité du club, avec un groupe soudé, l’arrivée d’un préparateur physique, Sébastien Pérez, dans un contexte de Championnat Honneur très relevé, où nous avons encore quelques difficultés à franchir un palier.
Après une refonte récente du championnat, nous évoluerons cette année en 1ère Série. Pichine et Jean-Philippe ont souhaité prendre un peu de recul, mais Mika, Sébastien et moi-même n’avons pas voulu lâcher l’affaire… Et nous attaquons cette nouvelle saison avec un groupe assez jeune dans l’ensemble, encadré par quelques anciens fidèles au club. Avec plus de confiance, de réussite et de travail collectif, cette équipe peut réussir de belles choses sur le terrain et en dehors, dans un très bon état d’esprit. Au nouveau du staff, nous serons renforcés par Denis Dulac et Christophe Cazade, tous 2 chargés des ¾, ainsi que par Ludovic Michaud qui devient notre responsable sportif.
Désormais, c’est donc à nous tous de mettre en œuvre un mouvement de jeu ambitieux pour repartir sur de bonnes bases depuis la 1ère Série, et retrouver au plus vite l’étage supérieur …
Quelle est ton activité professionnelle ?
Après avoir obtenu un BTS en alternance dans la Gestion et la Maîtrise de l’Eau en 2003, j’ai d’abord travaillé dans une entreprise privée de ce secteur d’activité. Suite à un passage en régie pour une gestion publique de l’eau, je travaille désormais pour le Syndicat Intercommunal de la Basse Vallée de l’Adour, qui regroupe une vingtaine de communes, et dont le siège se trouve à Saint-Vincent-de-Tyrosse. Au quotidien, nous travaillons donc pour ces communes à la production d’eau potable, à son stockage et à sa distribution, ainsi qu’au traitement des eaux usées, avec un rejet final en milieu naturel, dans un souci constant de protection de notre environnement.
Tu vis et tu travailles à Saint-Vincent-de-Tyrosse, côté « Terre », et le rugby te fait aussi passer une bonne partie de ton temps à Capbreton et Hossegor, côté « Mer »… Alors dis-nous, qu’apprécies-tu le plus dans chacun de ces 2 côtés du Sud des Landes ?
Après bientôt une trentaine d’années passées à Tyrosse, on connait beaucoup de monde, surtout par l’intermédiaire du rugby, et il est vrai que j’aime cette relation simple avec les gens de la « Terre ». Ici, le rugby est tellement important que tu passes beaucoup de temps à discuter du résultat du dimanche en faisant tes courses, ou en allant boire un café au « Rétro » ou à « l’Estaminet ». Pour ma part, j’ai toujours aimé ça, écouter et discuter avec les gens, connaître leur ressenti… On en tire beaucoup d’enseignements.
Bien sûr, après une victoire, tout était beaucoup plus facile, et on était fiers, la tête haute, de se montrer dans la ville, au marché du vendredi sur la place du foirail, histoire de dire : « T’as vu, on les a torchés ! »… Par contre, les lendemains de défaite, on mettait quelques jours à sortir le bout du nez dehors… Aujourd’hui encore, quand j’ai besoin de me ressourcer, je file souvent avec mes basket me décrasser du côté de Burry, et quand je cours, j’ai des images plein la tête de ces moments vécus sous le maillot Tyrossais…
Coté « Mer », tout ça est moins marqué, car « l’identité rugby » n’est ici pas la même, elle n’est pas aussi développée… Que l’on gagne ou que l’on perde, la ville en est moins affectée que du côté « Terre » ! Au Capbreton Hossegor Rugby, le CV des joueurs fait souvent état d’un passage à l’UST en équipes jeunes (ou moins jeunes), puis d’un départ ensuite vers les clubs aux alentours comme le nôtre… Rares sont ceux qui font l’inverse. Mais je suis convaincu que le Capbreton Hossegor Rugby peut être un club d’avenir, car Capbreton offre un très beau cadre de vie et de convivialité à nos joueurs : 2 superbes complexes sportifs, le front de mer, l’estacade, des lieux de vie comme « La Calypso », le « Restaurant du Port », les « Terrasses », le « Café de la gare » pour la bière du vendredi après l’entraînement, etc… Mais aussi la « Chanson des marins de Capbreton », que nous connaissons tous, et ce magnifique port de plaisance, animé par son marché aux poissons tout fraîchement péchés.
Et Hossegor n’est pas en reste, avec sa Place des Landais, pour quelques sorties nocturnes chez Alex à « L’Hôtel de la plage » ou au « Roock Food », lieu mythique chez Roland, connu dans le monde du surf… Mais aussi se farcir quelques huîtres autour du lac, ou à « L’Hôtel Restaurant du Rond-Point » chez Joël Vergez, le Président du Capbreton Hossegor Rugby… Aller se balader dans un centre-ville magnifique où les touristes affluent l’été…
Bref, côtés « Terre » et « Mer » réunis offrent un contexte géographique idéal pour vivre et fonder une famille… C’est ce que nous avons réalisé avec Caroline, ma compagne, qui depuis longtemps supporte de me partager avec le rugby… Peut-être qu’un jour notre petit Milo assurera lui aussi la relève, peut-être pas, pour continuer l’histoire d’une belle passion commune ici, celle de la « beuchigue »…
Tu as reçu le « ballon Puissance 15 » de Pascal Pinsolle, un de tes fidèles compagnons d’Ovalie, et tu vas devoir le faire voyager… Alors, qui vas-tu à ton tour inviter dans notre formidable mêlée ?
J’ai passé et je passe de très bons moments dans « mes » 2 clubs, où j’ai rencontré des gens adorables, des bénévoles, des éducateurs, des entraîneurs, etc… Que je félicite et remercie pour leur investissement !
Maintenant, je voudrais passer le ballon à 2 anciens compères du Sport Etude de Bayonne, qui ont pris des horizons différents… Je fais la passe à Fabien Marque, dit « Poupy », passé par Auch (Champion de France contre Bayonne en 2004) et Domont, ainsi qu’à Laurent Capdevielle, qui s’est énormément investi avec le Pyrénées Rugby Seven, et qui a un parcours rugbystique impressionnant (Passé entre autres par Pau, il a été Champion du Monde avec l’Equipe de France des -20 ans)… Je ne doute pas que Fabien et Laurent sauront bonifier ce ballon.
J’adresse aussi un amical bonjour à tous les lecteurs de Puissance 15… Au plaisir de se retrouver autour d un terrain ou ailleurs, côté « Terre » à Tyrosse, ou côté « Mer » à Capbreton ou Hossegor… Adishatz a tots !
Merci pour nous avoir confié ce beau parcours Nicolas, et maintenant, si on se quitte sur une chanson, ce sera laquelle ?
Je vais chosir « La mano de Dios », de Diego Maradona… Elle est très écoutée à Capbreton, lors des retours dans le bus et dans les 3èmes mi-temps !
Diego Maradona – La mano de Dios
Site Internet du Capbreton Hossegor Rugby
Site Internet de l’US Tyrosse Rugby Côte Sud
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Photo « Une » de Nicolas : NB / Photos « rugby » de Nicolas à l’US Tyrosse : Archives NB et « Clin d’Oeil Tyrosse » / Photos « rugby » de Nicolas au CHR : Archives NB et X. Ges
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