S’il a du, contre son gré, mettre fin prématurément à une prometteuse carrière rugbystique, c’est peut-être parce que c’est ailleurs qu’il avait une carrière encore plus grande à mener : celle de l’entreprenariat… Infirmier de métier, Loïc Angemont, créateur d’Ozéné, savait en effet depuis longtemps qu’un jour, il serait chef d’entreprise.
Rencontre avec ce jeune Massicois qui fut le capitaine des Cadets du RCME Champions de France 2004, et qui aujourd’hui est en train, en tant que dirigeant d’entreprise, de constituer une belle équipe de professionnels au service des personnes dépendantes… Merci Loïc !
Envoyez un message à Loïc Angemont
Côté Entreprise
Bonjour Loïc Angemont, quel est le métier d’Ozéné ?
Ozéné est une structure spécialisée dans le maintien à domicile des personnes âgées et des personnes handicapées, avec pour spécificité d’être spécialisée dans la grande dépendance et le grand handicap.
Quand et pourquoi avez-vous créé cette entreprise ?
et dans le cadre de mon activité en milieu hospitalier, dans les services de réanimation, j’étais régulièrement interpellé par des patients, qui étaient demandeurs d’aide à leur retour au domicile, et qui cherchaient des solutions dans ce domaine.
Alors ça m’a mis « la puce à l’oreille », et j’ai donc commencé à me renseigner sur ce qui existait dans ce secteur. Je me suis rendu compte que malgré le grand nombre de structures existantes, très peu étaient gérées par des professionnels de santé maîtrisant parfaitement tous les aspects techniques du métier. J’ai constaté qu’il y avait un manque, notamment sur les prises en charge difficiles.
Animé par l’esprit d’entreprendre, j’aspirais à plus de responsabilités et à plus d’autonomie et d’indépendance… Et avant même d’être infirmier, je savais qu’un jour ou l’autre je passerais le cap, je créerais mon entreprise. C’est comme ça qu’est née Ozéné, en décembre 2012.
Dans les grandes lignes, quel a été votre parcours de créateur d’entreprise ?
J’ai d’abord suivi une formation à la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Essonne, à Evry, axée sur la découverte du monde de l’entreprise, puis j’ai été accompagné par une Conseillère en création de la CCI, qui m’a aidé à peaufiner mon projet.
J’ai également été accompagné par le Réseau Entreprendre Sud Ile de France, dont j’ai eu le grand plaisir d’être le lauréat 2013. Cet accompagnement m’a permis, et me permet d’ailleurs toujours, d’être suivi individuellement, mais également de partager des expériences avec d’autres créateurs, sur des thématiques diverses liées au monde de l’entreprise.
Pouvez-vous nous présenter Ozéné en quelques mots ?
Nous sommes basés à Villebon-sur-Yvette, à quelques kilomètres de Massy, et notre marché géographique est le Nord-Essonne.
Ozéné emploie 14 personnes, tous nos intervenants sont obligatoirement des professionnels de la santé, aides-soignants, diplômés d’Etat, car on prend en charge des personnes qui peuvent être poly pathologiques et qui peuvent connaître de très lourds handicaps, nécessitant des savoir-faire bien particuliers.
On apporte nos services à une centaine de personnes, et on cumule environ 2.000 heures d’assistance par mois. J’espère pouvoir doubler le nombre de salariés d’ici 3 à 5 ans, ce serait pour moi une grande fierté. Et puis, le projet d’entreprise nous amènera peut-être à nous développer en Ile de France, et, pourquoi pas, également sur d’autres départements. Dans cette optique, je suis d’ailleurs ouvert à toute mise en relation avec des personnes intéressées par le développement de ce type d’activité.
Sur quels atouts Ozéné s’appuie-t-elle pour assurer son développement, et qui font sa « marque de fabrique » ?
Notre première spécificité, c’est qu’Ozéné est dirigée par un infirmier, qui connait vraiment bien la problématique de la prise en charge, ce qui permet d’apporter une expertise et des conseils, notamment aux aidants familiaux, dans l’aménagement de l’environnement des personnes dépendantes.
En fait, on ne se limite en rien dans la prise en charge de la dépendance, et je pense qu’on fait ce qui se fait de plus abouti et de plus pointu dans le maintien à domicile. Si nous, Ozéné, on ne peut plus prendre en charge la personne, c’est qu’elle ne relève plus du domicile… On est vraiment le « dernier rempart ».
Quelle est la place de l’innovation dans le service que vous apportez à vos clients ?
Je pense qu’on est assez innovant dans notre façon de communiquer, par exemple via des vidéos de sensibilisation qu’on a réalisées, et de manière plus générale, on a un visuel et un graphisme de communication un peu plus « réaliste » que ce qui se fait habituellement dans notre secteur d’activité.
Video Ozéné
Loïc,vous avez porté avec brio les couleurs du Rugby Club Massy Essonne, quel a été votre parcours ballon en main ?
J’ai commencé le rugby à 8 ans, à Massy, la ville où j’ai grandi. J’avais été « repéré » à l’école primaire par Alain Gazon, et j’ai fait toutes mes gammes au Rugby Club Massy Essonne, au poste de pilier.
On a été Champions de France Cadets en 2004, en battant Castres en finale… J’étais capitaine de l’équipe, c’est bien sûr un immense souvenir pour moi. Dans cette équipe, il y avait entre autres Benoît Bonetti, qui fait aujourd’hui partie de l’effectif pro du RCME.
Parallèlement, j’étais au Pôle Espoirs Rugby au Lycée Lakanal, avec Mathieu Bastareaud notamment, et j’ai fait les sélections départementales et régionales, avant d’être sélectionné en Equipe de France des -17, -18 et -19 ans. Et puis j’ai dû interrompre ma carrière rugbystique du jour au lendemain, pour raison de santé, ça a été très brutal, et je n’ai pas vraiment eu le temps de m’y préparer.
Côté Territoire
Ozéné est implantée à Villebon-sur-Yvette, à quelques kilomètres de Massy… Qu’est-ce qui a motivé ce choix d’implantation ?
C’est la zone géographique que je connaissais le mieux, celle où j’ai grandi, celle où j’ai tous mes repères, elle n’a aucun secret pour moi.
De manière plus globale, quelle est votre perception du contexte économique Massicois et Essonnien ? Peut-on qualifier ce territoire « d’attractif », économiquement parlant ?
Je connais Massy depuis mon enfance, et à l’époque ce n’était pas une ville aussi dynamique. Depuis, elle s’est énormément développée, en prenant en compte tous les aspects : l’économique, le social, l’environnemental, le culturel, le sportif. Aujourd’hui, c’est une ville agréable à vivre et à « regarder », où il fait bon vivre.
Vous êtes originaire de Massy… Au-delà des aspects purement économiques, qu’est-ce qui fait selon vous « l’âme » de Massy ?
Je dirais que c’est sa jeunesse… Massy est jeune et dynamique. Quand je pense à Massy, je pense à sa jeunesse, à sa diversité, sociale et culturelle, et je pense aussi à elle comme une ville fédératrice… C’est une ville prête à aborder l’avenir.
Le RC Massy Essonne est l’un des acteurs sportifs majeurs de Massy et sa région, qu’en pensez-vous ?
C’est une très bonne chose, et c’est mérité. Le RCME a mis un peu de temps à se hisser au plus haut rang du rugby français, car le club a longtemps été considéré comme uniquement formateur, mais maintenant, il a su prouver que ce n’était pas que ça, et qu’il pouvait voir plus loin, plus grand, plus haut. Depuis le temps que le RCME forme des joueurs pour les plus grands clubs de France, il est normal qu’il puisse à présent jouir des fruits de son travail.
Nous terminons chaque portrait « Puissance 15 » en musique ou en chanson… Vous voudriez nous en faire partager une ?
Alors ce sera « Nés sous la même étoile », de I am.
I am – Nés sous la même étoile
Interview par Frédéric Poulet
Photos : Ozéné
Laisser un commentaire