C’est à Beaurepaire, entre Grenoble et Bourgoin, qu’il fit gamin ses premières gammes en Ovalie, et c’est au CS Bourgoin-Jallieu et au FC Grenoble que des années plus tard, il évolua avec brio au plus haut niveau du Rugby Français…
Sur le pré, Julien Frier était un homme de combat, et un meneur d’hommes ! Capitaine des « Rouge & Bleu » Grenoblois, puis capitaine emblématique des « Ciel & Grenat » de la « Berjallie », les mots « bravoure », « courage » et « exemplarité » n’étaient jamais bien loin de son nom dans les comptes rendus de matchs. Dans l’attente de revenir aux affaires rugbystiques comme Manager de club professionnel, Julien dirige avec bonheur « La Ferme d’André », dans un petit coin du Nord-Isère… Si vous passez par là-bas, arrêtez-vous, car non seulement vous pourrez discuter avec un grand homme de rugby, mais vous pourrez aussi vous régaler de savoureuses pièces de bœuf charolais… Merci Julien !
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Bonjour Julien, la première fois que tu es allé à un entraînement de rugby, c’était où et c’était quand ?
Je suis né à Beaurepaire, et c’est là-bas, à l’US Beaurepaire Rugby, que mon histoire avec le ballon ovale a commencé. Je suis issu d’une famille « rugby », mon père ayant été joueur et Président du club. J’ai commencé l’école de rugby à 5 ans et ½, avant de faire un « stop » à 9 ans, une période à laquelle je suis allé toucher à d’autres sports (foot et natation).
Beaurepaire, Isère (38)
A partir de ce moment fondateur, quel a été ton parcours, ballon en main ?
Ce n’est qu’à Grenoble, où nous avions déménagé, que je me suis remis à jouer. J’ai pris une licence et rejoint les Cadets du FCG, avec lesquels je serai Champion de France Gaudermen en 1991. L’année suivante, j’arrive en Juniors Reichel (où je troque définitivement le poste de 2ème ligne contre celui de 3ème ligne aile) avec la génération des Romain Magellan, Olivier Brouzet, etc… . Entraînés par Alain Righetti et Gilles Feutrier, nous serons Champions de France (en réalité, nous avons été co-champions avec Perpignan à l’issue d’un match nul 13-13… Ce fut la seule et unique année où il y a n’y a pas eu de prolongations ni de tirs au buts !).
Après les années Reichel, c’était Jacques Fouroux et Michel Ringeval qui entraînaient la « Une »… La grande époque des « Mamouths » Grenoblois. J’ai été convoqué pour m’entendre dire que je n’étais pas gardé, et qu’il était fort probable que je n’atteindrais jamais le haut niveau… Un peu dépité, je suis donc parti, direction l’U.S. Beaurepaire Rugby, mon club formateur, qui jouait en Fédérale 2.
J’ai fait 2 saisons à Beaurepaire, avec qui j’ai connu la montée en Fédérale 1, quand Michel Couturas, qui coachait le CS Bourgoin-Jallieu, est venu me chercher… On est en 1996, et je signe mon premier contrat pro (contrat pluri-actif à l’époque)… Me voilà bel et bien dans le haut niveau ! C’est à ce moment que je rencontre les Gilles Cassagne, Dominique Mazille, etc… qui jouaient eux leurs dernières années. Cette saison là (1996/1997), on fait les 3 finales : Championnat de France, Challenge Yves du Manoir, Challenge Européen (qu’on remporte à Béziers contre Castres)… En arrivant de mon club de Beaurepaire en Fédérale, je ne pouvais pas rêver mieux comme entrée en matière sous le maillot « Ciel & Grenat » !
Après 4 saisons à Bourgoin, je signe en 2000 au FC Grenoble Rugby, où je fais 4 saisons. Après une descente la première année en PROD 2, je fais une magnifique rencontre, celle de Jacques Delmas qui arrive alors au club pour succéder à Michel Ringeval et Didier Camberabero. Jacques est vraiment le coach qui m’a fait exploser, il a été pour moi un formidable catalyseur, et c’est à ce moment là que j’ai « chopé » mes sélections en Equipe de France A et que j’ai eu le plaisir de faire 2 tournées avec les Barbarians.
Après l’année de purgatoire en PRO D2 on remonte donc immédiatement en TOP 16. C’était la génération des Vincent Clerc, Geoffroy Messina, Wayne Lindenberg, entre autres… Dès l’année de notre remontée on se qualifie pour les play-offs en allant gagner à Clermont la dernière journée !
En 2004, Jacques Delmas quitte Grenoble, pour moi ça change considérablement la donne, et du coup je décide de retourner à Bourgoin, après que Laurent Seigne, qui avait pris les destinées des « Ciel & Grenat » en mains, soit venu me chercher.
Et là, je fais 7 saisons au plus haut niveau au CSBJ, où on me confie le rôle de capitaine. En 2011, à 37 ans, non sans émotion, je rends mon maillot et je mets un terme à ma carrière de joueur.
Justement, Julien, de toute ta riche carrière de joueur, si tu devais évoquer quelques « moments » qui t’ont particulièrement marqué, ce serait lesquels ?
Il y a un moment qui m’a fortement « ému », mais que je n’ai malheureusement pas pu vivre… C’était pour la Coupe du Monde 2003 en Australie. C’est l’année où j’ai fait une très grosse saison à Grenoble, et j’ai appris que je n’avais pas été loin d’être pris pour rejoindre le Groupe France… C’est sûr que ça m’a marqué, car ça aurait vraiment pu être le truc…
Ensuite, je dirai que, au-delà de moments particuliers, c’est plus une ambiance générale qui m’a marqué, à Bourgoin par exemple, où j’ai vécu pas mal de phases finales. Pour ces occasions, on déplaçait énormément de monde, pratiquement toute la ville était derrière nous… Le public berjallien est un public fabuleux. L’engouement des supporters grenoblois pour le rugby est bien sûr le même, mais Bourgoin étant une ville beaucoup plus petite, on ne le vit pas de la même façon en tant que joueur… Il y a beaucoup plus de proximité avec les gens. La semaine qui a précédé notre finale contre Toulouse en 97, c’était de la folie à Bourgoin-Jallieu !
Ma première sélection en France A en 2003 (c’était à Agen, contre l’Ecosse), reste aussi bien sûr un grand souvenir pour moi.
Vers quelle activité professionnelle t’es-tu orienté à la fin de ta carrière sportive ?
Je me suis posé pas mal de questions sur ma reconversion lors des 2 ou 3 dernières années de ma carrière, et c’est vrai que c’est une situation qui n’est pas toujours évidente à gérer quand tu es joueur : Tu t’éclates sur le terrain, beaucoup de choses font que tu as facilement tendance à repousser cette préoccupation au lendemain, le temps passe, et puis un jour le terrain s’arrête…
Encouragé par quelques personnes qui me connaissent bien pour m’avoir coaché (comme par exemple Jacques Delmas à Grenoble et Eric Catinot à Bourgoin), j’ai réussi à intégrer la promo n°7 de la formation de « Manager Général de Club Professionnel » au CDES (Centre du Droit & d’Economie du Sport), à Limoges… Le plus illustre de mes camarades de promo s’appelait Zinedine Zidane.
Diplôme en poche, j’ai également eu l’opportunité, il y a 2 ans, parallèlement à cette vocation de Manager de Club, d’investir pour assurer la continuité d’une affaire familiale dans le domaine de la restauration / hôtellerie.
Ainsi, tu diriges « La Ferme d’André », à Saint-Jean-de-Bournay… Peux-tu nous présenter ton établissement dans ses grandes lignes ?
« La Ferme d’André » est une affaire qui comprend un restaurant, un bar, et un hôtel de 8 chambres. Nous somme placés en plein cœur de Saint-Jean-de-Bournay, une petite commune Nord-Iséroise, située entre Bourgoin-Jallieu et Vienne, au sud de Lyon.
Saint-Jean-de-Bournay, Isère (38)
Nous proposons une cuisine traditionnelle, avec une spécialisation « bœuf charolais français » très marquée… Chez nous, tu peux déguster toutes les pièces de bœuf (côte de bœuf, entrecôte, pavé, filet, manteau, bavette, onglet, etc…), un sublime tartare maison, et les abats (ris de veau, foie de veau, rognons, andouillette… Nous ne sommes pas loin de Lyon et nous bénéficions donc de sa riche culture gastronomique !). Pour élargir un peu la carte on propose aussi quelques poissons, et également des grenouilles… Avis aux amateurs !
Nous avons une clientèle très variée… Une clientèle d’affaires en semaine, car nous avons quelques belles entreprises dans le coin, et on a aussi pas mal de passage compte tenu du fait que nous ne sommes pas loin de grands axes routiers (au carrefour de Lyon, Valence, Grenoble, Chambéry, Saint-Etienne…), et il est facile pour les amateurs de bonne viande de faire un crochet à « La Ferme d’André ». Et puis j’ai aussi mon propre « réseau » dû à mon passé de joueur… Beaucoup de gens viennent aussi un peu pour me voir et discuter le coup !
C’est Gilles Cassagne, ton ancien partenaire au CS Bourgoin-Jallieu, qui t’a transmis le ballon pour t’inviter à rejoindre la « Mêlée Puissance 15 »… A qui fais-tu la passe à ton tour ?
Je suis resté proche d’Olivier Milloud, qui est installé lui aussi dans la région, du côté de Vaulx-Milieu… Et je suis persuadé qu’en ancien pilier, il va donner beaucoup d’assise et d’expérience à la « Mêlée Puissance 15 »…
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Photo « Une » de Julien : JF / Photo « rugby » de Julien : Sites du FC Grenoble Rugby et du CS Bourgoin-Jallieu
Page FaceBook de « La Ferme d’André »
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