Enfant, c’est avec les crayons et autres matériels de dessin de son illustre papa, qu’Antoine a fait ses premières armes dans le milieu artistique, entre quiétude campagnarde et tournis parisien. La création, la mise en formes et en couleurs, que ce soit sur des feuilles de papier, sur des toiles, ou via la réalisation de maquettes (celles d’avions de la 1ère et de le 2ème guerre mondiale par exemple…), ça a toujours été son truc, depuis son plus jeune âge. Et aujourd’hui, installé à Tosse, à quelques encablures de Saint-Vincent-de-Tyrosse, c’est avec des palettes de bois, une scie sauteuse, et des couleurs, qu’il fait des prodiges.
Rencontre avec un créatif pur, passionné de moto, amoureux invétéré de « son » Paris originel, de « sa » Belgique maternelle, et de « ses » Etats-Unis, qu’il a eu la chance de découvrir très jeune… Un passionné qui depuis 15 ans est aussi tombé sous le charme des Landes devenues siennes… Merci beaucoup Antoine !
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Côté Arts
Bonjour Antoine, la peinture et toi, ça a commencé quand, comment, et pourquoi ?
J’avais forcément en moi dès le départ des prédispositions pour évoluer dans ce milieu car, par atavisme familial, aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné et peint à la maison. J’ai fait des études d’Arts Plastiques après le Bac, à l’issue desquelles j’ai eu une expérience dans le milieu du cinéma en tant qu’assistant décorateur, avant de me redonner entièrement, depuis 1999, au graphisme et à la peinture. En réalité, la peinture ne m’a jamais quitté, depuis que je suis tout petit.
Tu peins sur un support atypique… Le bois, et notamment sur des planches de palettes et de palissades. Pourquoi avoir fait ce choix, qui n’est pas banal ?
Comme tout le monde, quand j’ai commencé à peindre, j’ai d’abord acheté des châssis et des toiles, équipements qui sont assez onéreux. Et puis, comme chez moi il y avait tout le temps du bois, des palettes, etc…, je me suis amusé un jour à démonter des planches de palettes, et à leur donner des formes, jusqu’à les transformer peu à peu en supports « tableaux ». J’ai rapidement perçu l’intérêt d’utiliser ce matériau comme support, car il me permettait de créer des formes originales et du coup, de sortir des schémas « classiques » imposés par les formes carrées ou rectangulaires des châssis traditionnels. Tout d’un coup, je pouvais, grâce à ma scie sauteuse, faire les formes que je voulais : des arrondis, des courbes, des triangles, des rectangles, etc… . Ca devenait sans limite, et j’ai trouvé ça très intéressant.
Tes œuvres sont donc composées d’assemblages d’éléments de bois et de couleurs… Quels sont tes thèmes de prédilection, et où puises-tu ton inspiration ?
Dans mes tableaux, il y a un peu de tout, ils sont assez variés et « libres ». En fait, cela dépend souvent des formes que je trouve ou que je crée… La forme peut m’inspirer une idée, comme une idée peut m’inspirer une forme. J’ai réalisé pas mal d’œuvres sur le thème de l’aviation, car je suis fan, depuis gamin, des maquettes d’avions, notamment ceux de la 1ère et de la 2ème guerre mondiale. J’ai toujours adoré les couleurs liées à ce thème. Le sport est aussi pour moi un champ d’inspiration, notamment les couleurs de clubs de sports. J’ai aussi réalisé une série d’œuvres sur les couleurs chaudes et vives de la corrida, que j’ai exposées à Dax et à Vic-Fezensac.
As-tu exercé, ou exerces-tu parallèlement, dans d’autres domaines que celui de la peinture ?
Oui, comme je l’ai évoqué plus haut, j’ai exercé dans le Cinéma comme assistant décorateur sur des tournages de films publicitaires, de courts-métrages, de séries télé… Et actuellement, j’exerce en tant que graphiste free-lance, essentiellement pour des entreprises.
Qu’est-ce qui, dans l’exercice de ton activité artistique, te donne le plus de plaisir et de satisfaction ?
C’est bien sûr de créer, trouver et marier des formes et des couleurs pour aboutir à quelque chose d’unique. Parfois on bataille, on a une idée en tête mais on n’arrive pas à la retranscrire, et ça a un côté un peu frustrant. Et puis, hop, un truc simple, un coup de pinceau (ou de scie sauteuse !), une couleur, une forme va surgir, exactement celle qui fallait à ce moment-là… Une satisfaction furtive, mais bien présente, qui te donne envie de continuer, pour explorer de nouvelles choses, encore et toujours.
Ton père, Roger Blachon, était lui aussi un artiste. Célèbre dessinateur historique de l’Equipe Magazine, il était passionné de rugby, sport auquel il se voua en tant que joueur, puis capitaine, puis président du Paris Université Club. Quelle est ta propre histoire avec le rugby ?
Ah moi, au rugby, j’étais titulaire… Mais en 3ème mi-temps ! Je n’ai jamais joué en club, j’ai juste joué comme ça un peu, avec les copains. Quand j’étais gamin on habitait à la campagne, et il n’y avait pas de club de rugby à proximité. Par contre j’ai fait de la moto, du moto-cross, et puis, un peu plus tard, la famille étant retournée à Paris, j’ai pratiqué le base-ball au PUC (les conséquences d’une tranche de vie passée aux Etats-Unis). Je suis bien sûr resté un supporter du PUC, même si aujourd’hui il n’évolue plus au même niveau (Fédérale 2) que celui où je l’ai connu jadis. Quand je monte à Paris et que par chance ce week-end là il y a un match, je vais les voir jouer. Sinon, je vais de temps en temps voir jouer Bayonne ou Biarritz, et il y a quelques années, j’avais d’ailleurs dessiné un maillot pour l’Aviron, à l’occasion du derby Bayonne / Biarritz.
Côté Territoire
D’où es-tu originaire et où as-tu grandi ?
Je suis né à Paris, et pendant mes années collège, j’ai poussé entre Paris et la campagne, dans l’Aisne, à Château-Thierry, à une heure de la capitale. Je me rappelle qu’on faisait en famille les allers/retours sur Paris toutes les semaines, le mercredi, car mon père allait livrer ses dessins en « mains propres » à l’Equipe Magazine… A l’époque il n’y avait pas Internet ! Et puis, au moment du lycée, on s’est relocalisé à Paris, avec, entre temps aussi, un séjour d’un an aux Etats-Unis, à Los Angeles… Une superbe expérience quand tu es gamin, et c’est là que j’ai découvert le base-ball et les sports américains !
Depuis quand vis-tu dans le sud des Landes ?
Je suis ici depuis 2000, époque où je me suis orienté vers le graphisme et où j’ai travaillé pour la société Arnette, qui était alors installée à Hossegor.
Quels sont les lieux qui te sont le plus cher dans cette région ?
C’est plus une « globalité » que j’aime ici que tel ou tel lieu en particulier. Bien sûr j’adore la Côte Landaise, le mélange « terre / mer / pins ». La Côte a été tout de même assez préservée, ce qui lui donne beaucoup de charme. L’architecture des maisons, des bâtiments, est plutôt sympa ici. En arrivant de Paris, je me rappelle que j’ai aussi rapidement beaucoup aimé cette ambiance qui « bouge », notamment liée au monde et à l’économie du surf, avec des gens qui viennent des 4 coins de France et du monde entier (USA, Australie, etc…). Et très rapidement je n’ai eu aucun mal à me constituer un réseau d’amis Landais. La convivialité et le sens de l’accueil sont des traits caractéristiques de la région. Bref, avec une telle qualité de vie, l’intégration s’est passée au mieux, et je suis assez vite devenu « Landais ».
Y-a-t-il d’autres régions de France ou du monde que tu aimes particulièrement ?
J’aime Paris bien sûr. Je retourne aussi au moins une fois tous les 2 ans aux Etats-Unis, souvent en lien avec la moto. Les Etats-Unis, c’est un peu mon « 3ème pays »… 3ème seulement, car le 2ème c’est la Belgique, d’où est originaire ma mère. J’aime beaucoup la Belgique et les Belges, même si je n’y vais plus assez souvent. J’ai passé beaucoup de mes vacances d’enfance, chez mes grands-parents, qui habitaient Bruxelles. Enfin, j’ai aussi beaucoup apprécié la Nouvelle-Zélande, pays lointain s’il en est, que j’ai eu la chance de découvrir.
Antoine, il me reste à te remercier pour ce bel échange. Mais avant de nous quitter, tu dois remplir une dernière petite formalité : dans la « mêlée Puissance 15 », comme dans le rugby, tout doit finir en chanson ou en musique… Alors, tu nous fais écouter quoi ?
Il y en aura 2 si tu veux bien : « Hegoak », pour un clin d’œil au sud-ouest et au rugby, et « Le plat pays » pour un clin d’œil à ma belgitude.
Hegoak – Anne Etchegoyen & Le Choeur Aizkoa
Le plat pays – Jacques Brel
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Interview par Frédéric Poulet / Photos : Antoine Blachon
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