C’est en Ile de France que ce garçon fit ses premiers pas en Ovalie, entre son Essonne natale et Paris, où il rejoignit le Stade Français et le Racing Métro dans ses années cadets, avant de revenir à ce qui se fait de mieux dans le 91… Le Rugby Club Massy Essonne.
Mais « l’appel » du sud et le désir de découvrir d’autres horizons furent finalement trop forts pour qu’il y résistât… Après une première étape dans le Sud-ouest, du côté de Castelsarrasin, c’est finalement à Six-Fours-Les-Plages, en Sud-est, que Florian Gihr a posé ses valises et chaussé ses crampons, il y a un bon bout de temps maintenant. Il faut dire que la cité varoise ne manque pas d’atouts, et offre un cadre de vie exceptionnel. Attention cependant de ne pas y croiser la cruelle sirène qui un jour lointain scella dans la roche l’avenir de 2 frères et de leurs barques… Merci Florian !
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Bonjour Florian, le rugby et toi, ça dure depuis longtemps ? Comment ça a commencé entre vous 2 ?
Je suis né à Ballainvilliers, dans l’Essonne, et au départ, j’ai commencé à tâter du ballon rond, j’avais 6 ans… mais ce n’était pas top, et me voyant un peu galérer, mon père, qui était un ancien rugbyman de Vitry-sur-Seine, m’a dit : « T’inquiète pas mon garçon, je vais te faire connaître de nouveaux horizons ! ». Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à l’école de rugby d’Epinay-sur-Orge.
J’étais un gamin plutôt « enrobé » (de la graine de 1ère ligne !), et j’ai vraiment trouvé ma place au rugby, où je me suis vite rendu compte que tout le monde, qu’il soit gros, grand, maigre, petit, avait sa place… J’ai très rapidement trouvé la mienne dans ce nouveau monde!
Et ensuite, il s’est passé quoi pour toi, sur la Planète Rugby ?
Entraîné par Marc Journoux, Emmanuel Petit, et mon père, Gérard Gihr, je reste à Epinay jusqu’en Benjamins, avant de partir faire ma classe « Minimes » à Chilly-Mazarin, où là je suis entraîné par Peter Segeral… Peter est vraiment l’éducateur qui m’a fait « kiffer » le rugby et qui, je dirai, m’a lancé dans ma carrière de rugbyman. En effet, grâce à lui, j’intégre les Cadets du Stade Français, puis ceux du Racing Métro.
C’est comme talonneur que j’effectue ma 1ère année Cadets au Stade Français, entraîné par Fabrice Landreau, et nous jouons un ¼ de finale contre Clermont-Ferrand. En 2ème année Cadets je pars au Racing Métro, entraîné par Daniel Cancalon, aujourd’hui analyste vidéo de l’équipe de Massy.
Puis c’est à Massy que je signe pour mes années Juniors où, faisant partie de la génération 87, je joue avec Mathieu Bastareaud, Dove Koss, Benoît Bonetti, Loïc Angemont, Benjamin Tardy, Arthur Joly,…
Je reste ensuite mes 4 premières années Seniors à Massy, toujours au talonnage, avant de bouger un peu, car à un moment donné, j’ai voulu prendre un nouvel élan et découvrir de nouveaux horizons… Besoin d’effectuer un « compagnonnage » en quelque sorte… Objectif Sud !
Je signe d’abord une saison au C.A. Castelsarrasin, non loin de Montauban, en Fédérale 2. Là-bas, je suis entraîné par Petre Mitu, un international roumain qui a été pro, entre autres, à Montauban. Là, je découvre le rugby du Sud-ouest, dont beaucoup de clubs composaient notre poule : Fleurance, Rodez, Millau, Decazeville… Je passe une très belle année avec les « Rouge & Blanc ».
Je poursuis ensuite ma route et je m’installe dans le Var. J’apprends par le « tam tam rugby » que Six-Fours recherche un talonneur… 3 jours après, je fais là-bas mon premier entraînement, sous les directives de Julien Dominici et de BB Hemery. Et ça a tellement bien collé pour moi avec les « Sang & Or » varois, que j’attaque aujourd’hui avec eux ma 5ème saison, et ma 2ème montée en Fédérale 2! Au passage, je glisse du poste de talonneur à celui de pilier, qui est devenu mon poste de prédilection.
Parallèlement à ma carrière de joueur, j’ai également entraîné les Minimes du Rugby Club du Pays Six-Fournais, une entité qui regroupe toutes les catégories jeunes, de l’école de rugby aux juniors (le Rugby Club Six-Fournais regroupant quant à lui la catégorie Seniors).
Si je te demande de me confier 3 (ou 4 !) très grands souvenirs que tu gardes de ce parcours, ce serait lesquels ?
Je garde un très bon souvenir d’un Championnat de France à 7, en 2004, à Lyon, quand j’étais cadet au Stade Français… On n’a pas gagné, mais l’aventure humaine a été extraordinaire !
Le 2ème souvenir est… Assez cocasse ! C’était également avec les cadets du Stade Français… On recevait nos voisins du Racing Métro, et va savoir pourquoi, tout d’un coup… Bagarre générale ! Dans le tohu-bohu endiablé généré, j’attrape un Racingman au hasard… Manque de chance, c’est mon meilleur ami, Yoann Delagarde ! On se regarde, on réfléchit (vite !), et finalement on s’enlace… Au grand soulagement de nos 2 pères, qui, grands amis eux aussi, étaient assis côte à côte dans les tribunes, car nos familles se connaissent depuis Chilly-Mazarin !
Un autre moment qui m’a énormément marqué, c’est ma première saison à Six-Fours, où on a été invaincus en matchs de poule, hormis un match, avec à la clé une première montée en Fédérale 2… On perd en ¼ de finale du Championnat de France contre Gaillac, qui tombera en finale.
Enfin, le dernier moment très fort que je souhaite évoquer, c’est aussi une très grande fierté en fait… C’est l’hommage qui a été rendu à la mémoire de mon père, disparu l’an dernier. Son nom, Gérard Gihr, a été attribué au Trophée annuel disputé par les clubs Loisirs d’Ile de France…
Tu attaques ta 5ème saison sous les couleurs du Rugby Club Six-Fournais, parle nous de ton club… ?
Présidé par Pierre-Yves Prolhac, le Rugby Club Six-Fournais a été créé il y a 82 ans. Nos couleurs sont donc « Sang & Or », et nous venons d’accéder à la Fédérale 2 pour la saison qui va débuter. Nous jouons au « Stade du Verger ».
Comme je l’évoquais plus haut, le rugby à Six-Fours est hébergé par 2 entités : Le Rugby Club Six-Fournais pour les Seniors, et le Rugby Club du Pays Six-Fournais, présidé par Eliane Cayol et Christian Arnaud, pour les catégories Jeunes.
Une valeur importante du RC Six-Fours, c’est son esprit familial. C’est quelque chose que nous nous attachons à préserver, car ce sont là les germes de la convivialité et du respect.
Quelle est ton activité professionnelle ?
Je suis salarié du club, en contrat de professionnalisation, et, parallèlement, j’ai repris l’école récemment, à 27 ans. Je suis en formation à l’IMSAT (Institut Méditerranéen du Sport, de l’Animation et du Tourisme) à La Garde, près de Toulon, pour préparer un BPJEPS APT (Activités Physiques pour Tous), ainsi qu’un BPJEPS LTP (Loisirs Tous Publics).
Je suis missionné au club pour gérer la relation Partenaires & Sponsors, et pour l’évènementiel. Nous avons une très belle équipe de partenaires, et je profite de l’occasion pour les remercier du soutien qu’ils apportent au Rugby Club Six-Fournais.
Parle-nous un peu de Six-Fours… Et si on vient te voir là-bas, toi qui connais bien la région maintenant, tu nous fais visiter quoi ?
Six-Fours, Var (83)
Six-Fours-Les-Plages (ndlr: dont le nom viendrait de « Six Forts » ou de « Six Feux », car jadis la cité fut protégée par 6 places fortes…) se situe dans le Var, à 10 kms de Toulon et à 45 minutes d’Aix-en-Provence. Son emplacement privilégié en fait bien sûr une cité balnéaire touristique, mais qui reste tout de même une des parties de la Côte d’Azur encore relativement « accessible » l’été, en termes de « surpeuplement »… Bien sûr il y a du monde, mais ça reste gérable.
Comme le nom de la ville l’indique, nous avons la chance d’avoir ici des plages, comme la Plage de Bonnegrâce, qui est la plus grande, et également des ports, comme par exemple ceux du Brusc et de la Coudoulière, qui sont de magnifiques ports de plaisance et de pêche.
Quant à ceux qui viennent me voir ici, dans la région, je les emmène au Stade Mayol, à Toulon… C’est un incontournable frisson garanti ! Je me souviens avec encore beaucoup d’émotion de mon premier « Pilou-Pilou ». Je les emmène ensuite faire une randonnée dans le Massif de la Sainte-Baume, qui offre une vue imprenable sur les Alpes, et sur le Mont Faron, duquel on peut admirer la rade de Toulon. Enfin on ira saluer les « 2 Frères » à La Seyne-sur-Mer, 2 rochers dans la mer dont la légende raconte que ce sont 2 frères, pêcheurs, qui se sont faits pétrifier avec leurs barques par la même sirène dont ils étaient amoureux tous les deux…
Et si on veut retrouver la famille du rugby local, où a-t-on le plus de chance de la rencontrer quand elle n’est pas au stade ?
Le dimanche soir, tu pourras nous retrouver à « l’Atelier à Tapas », dans le quartier du Mourillon, à Toulon. Le patron est Manu Marin, 3ème ligne au RC Six-Fournais… Tu seras bien accueilli !
Tu pourras aussi aller au « Bar des Sports », sur la Place des Poilus, à Six-Fours, tenu par Jean-Michel Bonnus, qui appartient à une des plus vieilles familles du rugby Six-Fournais… Ainsi qu’au « Bahiana Bar », au port du Lavandou, tenu un autre joueur, Gino Marigliano… Là aussi, l’accueil sera chaud !
Maintenant que tu pousses dans la Mêlée Puissance 15, qui invites-tu à venir t’y rejoindre ?
Je vais passer le ballon à Cédric Mallet, le nouveau Manager du club. Cédric est un ancien joueur pro qui a joué notamment à Toulon, Perpignan et Aix, et qui a fini sa carrière à Six-Fours.
Je vais également faire la passe à Florian Traversa, qui comme moi joue pilier au RC Six-Fournais, et qui est ostréiculteur avec son frère Camille, qui fut un grand talonneur de Toulon et de Montauban. Florian a des parcs à huîtres dans la baie de Tamaris à La Seyne-Sur-Mer, et je pense qu’il sera heureux de te parler de son métier !
Et puis je profite de ce portrait pour adresser un énorme clin d’œil à Florence, ma mère, et à Clémence, ma sœur, respectivement dirigeante et joueuse au sein des Féminines de Massy (je salue à travers elles tous les Massicois !)… Et je remercie du fond du cœur Céline, ma femme, une Seynoise qui œuvre dans le secteur de l’esthétique et qui me permet de vivre totalement ma passion du rugby, un monde qui au départ n’était pas le sien. Enfin, j’ai bien entendu une énorme pensée pour Gérard, mon père, qui n’est plus là… Il m’a transmis son amour du rugby, et la flamme ne s’éteindra jamais !
Et juste pour finir Florian, s’il y a une chanson que tu aimes particulièrement, on peut l’écouter ensemble…?
Oui, il y a une chanson que j’aime particulièrement, c’est « La Corrida », de Francis Cabrel, et je suis heureux qu’elle accompagne mon portrait « Puissance 15 ».
Francis Cabrel – La Corrida
Site Internet du RC Six-Fournais
Page Facebook du RC du Pays Six-Fournais
Site Internet de l’Office du Tourisme Var Ouest
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Photos de Une de Florian: FG / Photos « rugby » : Archives FG et site internet RCSF / Vue port du Brusc : OT Var Ouest / Vue Sainte-Baume : Fotolia / Vue les « 2 frères » : Wikipédia – beotien lambda
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