C’est au pied des Pyrénées qu’il a vécu sa prime enfance, mais c’est dans les contreforts du massif alpin que, bien des années plus tard, alors jeune médecin installé non loin des terres de la « Berjallie », il rencontra le rugby et en devint un serviteur dévoué…
Président-Fondateur du Rugby Club Vulpillien avec lequel, entouré de ses fidèles « pionniers », il connut une épopée riche en émotions, c’est très vite que Gérard Peyrefitte gravit les échelons en Ovalie, qui le menèrent à la Présidence du prestigieux CSBJ. Et si, en cette fin des années 80, mener la barque alors que le rugby de haut niveau, à la recherche d’un Nouveau Monde, se trouvait à la confluence de l’amateurisme et du professionnalisme, de l’archaïsme et du progressisme, n’était pas une mission de tout repos, elle n’en était pas moins exaltante… Merci Gérard !
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Bonjour Gérard, de quelle région es-tu originaire, et à quel moment s’est opérée ta rencontre avec le rugby ?
Je suis originaire de l’Ariège, dont la devise « Ariège, Terre Courage ! », n’est pas usurpée. C’est là-bas que j’ai passé mon enfance, dans un tout petit village qui s’appelle Alas, situé à 9 kilomètres de Saint-Girons, au pied des Pyrénées.
La vie a fait que je suis devenu Rhône-alpin très jeune, puisqu’à mon entrée en 6ème j’ai rejoint l’Ecole des Pupilles de l’Air, à Grenoble. On pratiquait énormément de sports, mais c’était le foot qui régnait en maître absolu à l’époque, et j’étais pour ma part gardien de but… Poste ô combien stratégique ! Je me souviens qu’un de nos principaux « concurrents » était l’Ecole de l’Air à Salon de Provence… Nos rencontres donnaient lieu à de sacrées joutes!
Et pour moi, la rencontre avec le rugby s’est faite bien des années plus tard, non pas en tant que joueur, mais en tant que dirigeant. C’était à La Verpillière, une petite ville du Nord-Isère, située entre Bourgoin-Jallieu (voisine de 12 kms) et Lyon. J’étais alors jeune médecin, fraîchement installé dans la commune…
La Verpillière, Isère (38)
Dès lors, quel a été ton parcours rugbystique ?
C’est donc à La Verpillière que j’ai été sollicité par un « groupuscule » de passionnés qui se réunissait au « Café Sadin », point névralgique du centre-ville, et qui cogitait depuis quelque temps déjà à la création d’un club de rugby dans la commune, dans laquelle aussi, jusque là, le foot régnait en maître.
Ces « pionniers », pour lesquels je garde une immense affection, ne mirent pas longtemps à me convaincre, et c’est ainsi que nous avons créé en juin 1971 le Rugby Club Vulpillien (rebaptisé en 1996 « AVENIR XV » – Association VErpillière Nord-Isère Rugby XV -), dont je suis devenu le Président Fondateur. Bien entendu, nous avions pour ce faire la bénédiction du « grand frère » voisin, le C.S. Bourgoin-Jallieu, et nous étions adoubés par le Docteur Pierre Berthier, son emblématique Président d’alors.
J’ai été Président du RC Vulpillien pendant une dizaine d’années, au cours desquelles j’ai également été membre du Comité Directeur du Comité du Lyonnais, alors dirigé par Pierre Alamercery, un très grand dirigeant du rugby français, qui m’avait pris sous son aile, et auprès de qui j’ai beaucoup appris.
Puis j’ai été sollicité par le CS Bourgoin-Jallieu pour rejoindre son Comité Directeur comme chargé du recrutement, avant de devenir Vice-Président de René Berchemin, alors Président, à partir de 1983. Je me souviens que notamment, nous avions fait venir Lilian Cambérabéro comme entraineur.
Enfin, je me suis vu confier la Présidence du CSBJ en 1989, que j’ai assurée pendant 2 saisons. Avec le recul, je me rends compte que j’ai été un de ces présidents qui ont du faire face à une période charnière du rugby, une période de transition entre le rugby amateur et le rugby professionnel, ce qui nous a obligé à beaucoup de créativité, notamment dans le domaine du Partenariat (nous avons été le premier club à monter notre « XV de Partenaires ») et de recrutement (nous avons aussi été dans les premiers à recruter des joueurs étrangers « pros », comme le pilier Puma argentin Serafino Dengra, à qui nous ne pouvions souvent offrir en réalité à l’époque que le gîte, le couvert, et notre enthousiasme !). Ce n’était pas toujours facile, car il fallait parfois bousculer un peu les habitudes ancestrales… Mais c’était palpitant !
Cette « mission » fut pour moi la dernière menée officiellement dans le rugby, mais, en coulisses, je suis bien évidemment toujours resté un passionné… Et pour imager ce que je ressens par rapport à ce sport, j’aime citer ce mot de Françoise Sagan : « Ce n’est pas parce qu’il est violent que j’aime le rugby, c’est parce qu’il est intelligent »… En disant ça, pour moi, elle a tout dit.
Si parmi tous tes souvenirs de rugby, tu devais nous faire partager 3 « vraiment bons moments », ce serait lesquels ?
En créant ce club, je faisais mes premiers pas dans le rugby, et c’est l’enthousiasme qui nous guidait… Ce genre de moment là, qui ne peut s’envisager que sous l’angle collectif d’une équipe, est extraordinaire ! Quelque part, je suis fier que nous, petit club de Séries, ayons été dans les tous premiers à organiser chaque fin de saison, dans notre région, de grandes fêtes en l’honneur du rugby, au cours desquelles nous invitions quelques unes des plus grandes équipes françaises d’alors, pour les opposer au CS Bourgoin-Jallieu, notre parrain historique… Comme par exemple en 1974 l’AS Montferrandaise, celle de Jean-Pierre Romeu (2500 spectateurs au stade municipal de La Verpillière… C’était du jamais vu !), ou le RC Narbonnais de Jo Maso et de Claude Spanghero en 1975… Tout ça faisait beaucoup de bruit dans le landernau Nord-Isérois !
Le second bon moment, c’est, lorsque j’étais au Comité du Lyonnais, d’avoir pu côtoyer l’Equipe de France (celles de Jean-Pierre Rives et de Robert Paparemborde) de très près, grâce à Pierre Alamercery, notamment pendant l’année 77 (année de Grand Chelem). Nous avons eu la chance de vivre des instants exceptionnels au plus près des joueurs, à l’occasion des matchs du Tournoi des V Nations, et de lier de très belles et durables amitiés, comme par exemple avec Jean-Luc Averous et Gérard Cholley.
Irlande / France 77… Pour le Grand Chelem!
Et puis, arriver à la présidence du CS Bourgoin-Jallieu a été un immense moment, un très grand honneur quand on sait l’engouement de cette terre, la « Berjallie », pour le ballon ovale… Le petit Pyrénéen d’Alas prenait la tête de l’un des plus grands clubs Alpins… Qui a dit que seules les montagnes ne se rencontrent jamais ?
Quel a été ton parcours professionnel ?
Je suis médecin, aujourd’hui à la retraite. J’ai donc exercé ce magnifique métier à La Verpillière, dans un contexte plutôt rural, ce qui m’a permis de forger des relations exceptionnelles avec bon nombre de gens. De ce métier de « médecin de famille », disponible (à l’époque !) 24h/24, 7j/7 toute l’année, je ne retiens… Que du bonheur !
Je suis également enseignant en biologie, et j’ai épaulé mon épouse, Jackie Peyrefitte, dans la création et le développement d’écoles d’esthétique / cosmétique. Implanté à Lyon depuis 30 ans et à Aix-Les-Bains depuis 9 ans, le Groupe Peyrefitte , qui œuvre également dans le domaine de la formation aux Métiers du Sport et du Tourisme, avec ses 1200 élèves, est aujourd’hui le leader en France dans le domaine de la formation en Esthétique.
Je continue aujourd’hui à enseigner la dermatologie dans nos écoles, et j’écris également des livres pédagogiques dans cette discipline. C’est un travail énorme pour le retraité que je suis, mais quand c’est la passion qui te guide…
Dans quelle région vis-tu ? Si tu en étais ambassadeur, quelles sont les « choses » que tu mettrais en avant pour nous convaincre d’y aller ?
Je vis depuis de très nombreuses années à Lyon (et depuis peu, également en Provence, où j’écris beaucoup)… C’est une ville très attractive par son activité économique et culturelle, qui s’est énormément développée et embellie ces dernières décennies… Tout en sachant préserver une dimension encore à taille humaine. Je pense que Lyon est promis à un bel avenir, et le quartier de La Confluence, véritable figure de proue qui, comme sont nom l’indique, a été érigé à la confluence du Rhône et de la Saône au sud de la cité, symbolise sans doute cette idée.
Il y a énormément de choses à faire au pays des « gones » et de Guignol : visiter Fourvière, déambuler dans le Vieux Lyon et ses traboules, se balader entre Saône et Rhône en partant de la Place Bellecour, remonter vers celle des Jacobins, puis vers celle des Terreaux en passant par la rue Mercière, et, pourquoi pas ?, « monter » jusqu’à la Croix Rousse en coupant par la Place Sathonay… Et puis, bien sûr, entre tout ça, il sera indispensable de faire une halte dans un « bouchon » lyonnais !
Justement, à ce propos, si je viens te voir là-bas, tu m’emmènes déjeuner où, et pour y manger quoi ?
Je t’emmène « Chez Abel », dans le quartier d’Ainay, et tu y mangeras, entre autres, une quenelle somptueuse… Un régal absolu !
Il est temps de passer le ballon vers d’autres cieux… Qui invites-tu dans la « Mêlée Puissance 15 » ? Quand et comment vous êtes-vous connus ?
C’est avec un très grand plaisir que je vais faire la passe à 2 grands amis, Jean-Luc Averous et Gilles Cassagne. J’ai connu Jean-Luc alors qu’il faisait partie du XV de France dans les années 70. Quant à Gilles, cet ancien grand joueur du CSBJ, je le connais depuis toujours, car c’est à l’école de rugby du RC Vulpillien, dès la création du club, qu’il a fait ses tous premiers pas ballon en mains, il y a bien longtemps déjà !
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Portrait « Une » de Gérard : Carole / Photo rugby : Archives GP / Stéthoscope, vue Lyon et Guignol : Fotolia / Maquillage : Site Groupe Peyrefitte
Michele Elise COTONNET
LE TEMPS A PASSE DEPUIS LES DEBUTS PROFESSIONNELS D UN MEDECIN HUMAIN AVEC UNE POINTE D ACCENT DE SA REGION D ORIGINE DU TEMPS OU AVEC PAPA IL ENTRETENAIT UNE VRAIE COMPLICITE DES ECHANGES DE QUALITE … C EST EMOUVANT DE VOUS REVOIR … VOUS AVEZ ACCOMPLI AVEC VOTRE EPOUSE UNE MAGNIFIQUE PARCOURS UNE BELLE REUSSITE