Le Larousse nous indique que le « plaisir » est un « état de contentement que crée chez quelqu’un la satisfaction d’une tendance, d’un besoin, d’un désir », ou encore une « sensation agréable » ou de « bien-être »… Et bien c’est exactement cet état là qui habite ce garçon qui, natif de Plaisir (justement !), en région parisienne, vit aujourd’hui en Pays de Tyrosse…
Tyrosse, que Kevin Kahn connaissait en réalité depuis bien longtemps avant même d’y user ses crampons, car les ambassadeurs de Semisens sont nombreux à sévir hors des bases sud-landaises. Alors quand un beau jour il est arrivé là, il savait déjà qu’il était chez lui… Adishatz Kevin !
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Bonjour Kevin, te rappelles-tu précisément du jour où tu es arrivé à Saint Vincent de Tyrosse, et te rappelles-tu de ton premier entraînement avec l’UST ? Quels souvenirs gardes-tu de ces moments là ?
J’avais 19 ans quand je suis arrivé à Tyrosse, en 1ère année Reichel, et je me souviens très bien de mon premier entraînement. L’équipe était coachée par Gilles Barrère et Denis Liadouze, et ce jour là, c’était les tests physiques qui étaient au programme, on était juste une semaine avant le premier match de championnat, contre Biarritz.
Je n’avais pas pu arriver plus tôt pour faire la préparation physique, et lors de ce premier contact avec le pré Tyrossais, je me suis très vite rendu compte que mes nouveaux collègues étaient bien plus affûtés que moi… Le physique n’étant pas mon point fort, je me suis dit que ça allait être compliqué, mais finalement je m’en suis bien sorti !
Quel avait été ton parcours rugbystique jusque là, et quelles sont les circonstances qui t’ont fait croiser la route du club à la fougère ?
J’ai grandi à Plaisir, dans les Yvelines, à côté de Versailles, et quand mes parents m’ont proposé d’avoir une activité physique, mon contexte familial m’a rapidement amené au rugby, car mon père et mon oncle étaient bien plus intéressés par le ballon ovale que le ballon rond !
Après avoir un peu tâté au judo qui, pour le gamin que j’étais, manquait de boue pour faire des batailles, et qui surtout manquait de compétitions, je suis allé vivre ma première expérience de rugbyman avec les Poussins du Plaisir Rugby Club (PRC).
Ca a été pour moi un galop d’essai, mais finalement comme énormément de jeunes de la région parisienne, je suis allé jouer au foot, comme gardien de but. Mais le contact me manquait trop, et j’ai rapidement retrouvé les Benjamins du PRC, club où j’ai joué jusqu’en Juniors, après avoir été entraîné depuis les Minimes par Christian Savalois… Un Tyrossais !
C’est à cette époque des Juniors, qu’après avoir passé des tests, j’ai été sollicité par Bayonne. Mais après avoir rencontré Dominique Visensang et Dominique Laborde (« Kikson ») à l’occasion d’une journée de détection à Tyrosse, dans laquelle j’avais débarqué en boitant avec le genou tout strapé, et surtout après les coups de fil journaliers de Kikson!, j’ai décidé de signer a l’US Tyrosse.
Et voilà donc 8 saisons que tu portes le maillot de l’US Tyrosse Rugby Côte Sud… Que ressens-tu quand tu le portes, ce maillot, et quels sont jusqu’à présent les moments les plus intenses que tu as eu avec lui sur les épaules ?
Oui, j’effectue ma 8ème saison sous les couleurs rouge et bleu de l’UST… Mais en réalité, les valeurs tyrossaises, notamment celles d’esprit de famille et de combattant, m’ont été enseignées avant même d’être ici, et depuis bien longtemps, quand je jouais à… Plaisir.
En effet, j’ai eu la chance de faire partie de la génération que Christian Savalois a accompagnée à Plaisir depuis les Minimes, une génération qui représente aujourd’hui une grosse partie de l’effectif Seniors Plaisirois. J’adresse un gros clin d’œil à Christian (ainsi qu’à tous mes potes de Plaisir !), à qui je dois en très grande partie le fait d’être Tyrossais aujourd’hui. Il nous parlait souvent de « Saint Vincent de Tyrosse », certaines de nos combinaisons étaient même baptisées du nom de « Tyrosse », et nous, gamins de la banlieue parisienne, on ne savait même pas où c’était !
Donc, quelque part, le « lien » que j’ai avec l’UST, il est très ancien… Alors quand « Yaya » (Yannick Josso) me donne le maillot, tu imagines bien que pour moi c’est toujours un honneur et une énorme sensation de « Plaisir »…
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Parmi tous les moments « intenses » que j’ai vécus jusqu’à présent avec l’UST, je ne pourrai jamais oublier ces mêlées en Reichel, où on emportait régulièrement le pack adverse, ce 1/8ème de finale Nationale B à Marmande, en 2009, où nous battons Carcassonne, dans un match à suspens qui aurait dû être la finale du Championnat de France au vu du parcours des 2 équipes durant la saison. Et puis, l’année d’après, en 2010, avec une équipe rajeunie entraînée par le mythique Jean-Claude Clos Cot, on joue cette fois la finale du Championnat de France Nationale B contre la Vallée du Girou… On perd le match dans les prolongations.
Et puis je pense que tout le monde attend que je parle de ce dernier maul de juin 2011 où on emportait les Biterrois, et de l’arbitre qui a donné l’avantage aux adversaires après qu’on ait été forcés à faire nous-mêmes la police… Un avantage, et une pénalité qui nous ont privés de monter en PRO D2 !
Et enfin, comment ne pas évoquer l’intensité de tout ce qui s’est passé après le coup de sifflet final et la défaite à Massy, l’année dernière, où on échouait à nouveau aux portes de la PRO D2, après un magnifique parcours qui nous a tous sublimés: les vestiaires, le dernier cri de guerre des « anciens » (les 5 joueurs dont c’était le dernier match), la soirée à l’hôtel passée avec la centaine de supporters qui avaient fait le déplacement, la chanson mémorable de « Popo » (ndlr : le coprésient Christian Laclau), et ce retour en bus à Tyrosse, très (trop !) tôt le lendemain matin…
Reportage TV Landes – « A 80 minutes du Bonheur » : (A voir absolument… C’est réellement un pur bonheur !)
Tu comptes plusieurs sélections en Equipe de France Fédérale, et dans ce cadre là, tu as en particulier participé l’an dernier à une tournée d’été qui s’est déroulée à La Réunion… Ce territoire a-t-il été une belle rencontre pour toi ?
J’ai eu la chance de porter 8 fois le maillot des bleus… 8 moments extraordinaires ! Et en effet, c’est avec l’Equipe de France Fédérale que je suis parti durant l’été dernier, avec 3 autres Tyrossais (Adrien Attia, Paul Dubert et Adrien Marbot) à la rencontre des sélections de la Réunion et de Madagascar, et de l’Ile de La Réunion.
Dès notre arrivée à l’aéroport Roland Garros de Saint-Denis, nous étions attendus par Michel et Nelly Hirigoyen, les plus Tyrossais des Réunionnais (ndlr : et vice versa…). Et nous avons reçu sur l’île un superbe accueil de la part de toute l’équipe d’Armon Coupou, le Président du Comité de la Réunion, qui nous a mis dans des supers conditions pour préparer nos 2 matchs, dont nous sommes sortis vainqueurs.
Nous en avons bien sûr profité pour faire un peu de tourisme et visiter des endroits splendides comme le Piton de la Fournaise, les Trois-Bassins de Saint-Gilles, ou encore Notre-Dame des Laves à Sainte-Rose , et bien d’autres encore.
Nous y avons aussi rencontré des personnes superbes, comme « Jean-Mi », le chauffeur du bus qui nous a fait découvrir ces endroits, mais aussi des chansons locales comme « J’aime la banane », qui restera dans nos têtes jusqu’à nos vieux jours!, et des clubs et leurs joueurs, qui nous ont accueillis les bras ouverts… Ce qui personnellement m’a beaucoup aidé pour préparer l’arrivée de mon frère, Ronan, et de sa copine, Laura, qui 3 mois plus tard s’installaient sur l’île! D’ailleurs, Ronan joue maintenant au XV Dionysien, et Laura au Basket Club Dionysien.
Si j’ai bien compris, tu as été « Plaisirois » dans une première vie, et, grâce au rugby, tu es maintenant devenu complètement « Tyrossais »… A côté du rugby, quel métier exerces-tu, et qu’est-ce que tu peux nous en dire, de ce pays de Tyrosse ?
Dans ma « première vie » à Plaisir, j’ai obtenu mon CAP de conducteur d’engins, puis j’ai commencé un Bac pro Travaux Publics, mais que j’ai arrêté pour venir à Tyrosse. Là, j’ai d’abord travaillé chez Lafitte TP, filiale d’Eurovia (et partenaire de l’US Tyrosse), dans une super équipe, très « rugby », managée par José Bégard, quelqu’un qui a grandement facilité mon intégration ici, et qui m’a tout de suite mis dans le bain du « sud-ouest ».
Et je travaille maintenant comme conducteur d’engins à la Communauté de Communes Maremne Adour Côte Sud (CC-MACS), qui est d’ailleurs également partenaire de l’US Tyrosse Rugby Côte Sud.
Peu après mon arrivée à Tyrosse, mes parents sont « descendus » à leur tour de la région parisienne, pour vivre dans les Landes… L’occasion était trop belle car c’était un projet de « délocalisation » dans le sud-ouest qui traînait depuis plusieurs années !
Entre temps j’ai rencontré Eve, une pure Tyrossaise, qui est devenue ma compagne et avec qui j’ai construit une maison à Tyrosse, que l’on a finie l’an dernier… Même si on sait qu’une maison n’est jamais finie !
Donc oui, on peut le dire : je suis devenu complètement Tyrossais ! Il faut dire que quand on arrive ici, je ne vois vraiment pas comment on peut avoir envie d’en repartir… Tu as le ski à 2 heures et l’océan à 20 minutes, et tant d’autres choses… Mais surtout, tu as des copains en or, qui sont toujours là quand tu as besoin.
Si tu souhaites qu’une chanson ou une musique accompagne ton portrait, c’est maintenant…
Je n’ai pas une musique préférée en particulier… Disons que j’en ai plusieurs qui me rappellent des moments ou des personnes qui me sont chères :
– Une chanson de Bruel pour ma mère, par exemple « Les amants de Saint-Jean »
– « La Pixturi », pour mon père
– « Mojo », de M, pour Eve
– « J’aime la banane », pour La Réunion, et du coup mon petit frère
– « Sur ma route », de Black M, pour mes amis de l’Equipe de France Fédérale, surtout ceux de La Seyne-su-Mer
– « Happy », de Pharrell Williams, pour la soirée des joueurs de l’UST
– « Till I collapse », de Eminem, pour l’année de la demi-finale contre Béziers
– « Reverse skydiving » et « Bella », de Maître Gims, pour les après midi « volley-piscine » avec mes meilleurs copains
– « Janneton », pour tous mes potes de rugby de Plaisir, car c’était notre tube dans le car quand on était gamins !
Bon, Kevin, comme on ne va pas pouvoir contenter tout le monde, on va s’attacher à d’abord faire plaisir à tes parents, sans qui tout ce que tu nous a raconté ne serait jamais arrivé… Et à Eve, pour ce que vous êtes en train de construire ensemble !
Patrick Bruel – Les amants de Saint-Jean
La Pixturi
M – Mojo
Site Internet de l’US Tyrosse Rugby Côte Sud
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Kevin joueur : Clin d’Œil Tyrosse / Arrivée des Sélectionnés UST à St-Denis : Michel Hirigoyen
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