Quand il avait 6 ans, cet homme là a sauté la barrière qui séparait le stade d’athlétisme où son père donnait des cours, et le terrain de rugby où s’entraînaient les gamins de l’école de rugby de l’entente Créteil Choisy-le-Roi… Aujourd’hui, avec un recul de 24 ans, on peut dire qu’il a vraiment bien fait !
En effet, depuis ce jour « fondateur », Bruno Ghiringhelli continue à vivre une magnifique histoire avec le ballon ovale en pays massicois. A tel point qu’après sa carrière de joueur, ponctuée entre autres par un titre de Champion de France Crabos et une montée en PRO D2 avec les « Bleu & Noir », il a décidé de vouer sa carrière professionnelle à la formation des jeunes… Et la formation des jeunes, à Massy, toute la planète rugby est unanime pour dire que c’est une des plus performantes de ce pays de France… Merci Bruno !
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Bonjour Bruno, ton histoire avec le rugby a forcément un début… Peux-tu nous le raconter ?
Je suis né dans le Val de Marne (94) et j’ai grandi à Sucy-en-Brie et à Créteil. J’ai été élevé dans un environnement où le sport était très présent. Mes parents pratiquaient tous les 2 le hand. A 6 ans, j’étais un gamin plutôt « hyperactif » qui avait besoin de bouger. Mon père était prof d’EPS et donnait des cours d’athlétisme le mercredi après-midi à Créteil, juste à côté du terrain où l’école de rugby de l’entente Créteil Choisy-le-Roi s’entraînait… Trop tentant ! Bien sûr, j’y suis allé, et c’est comme ça que tout a commencé !
Et ensuite, quel a été le « fil » de cette histoire, jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai fait toute mon école de rugby à Créteil-Choisy, puis j’ai intégré le Pôle Espoirs au lycée Lakanal. C’est à partir de là que j’ai été contacté par Massy… J’avais 16 ans à peine,et j’ai rapidement rejoint la meilleure filière de formation francilienne. J’en profite au passage pour adresser un clin d’œil à ma mère pour le soutien qu’elle m’a apporté dans ces années là, où elle m’a vraiment poussé et encouragé dans cette voie.
Je suis arrivé au Rugby Club Massy en 2000, en 1ère année de Juniors Crabos, et c’est un superbe souvenir, car nous avons été Champions de France cette saison là, avec entre autres, Florent Maleville et Greg Coudol. A l’époque je jouais ¾ centre.
Puis j’ai joué en Seniors, où j’ai eu notamment la joie de connaître la première montée en PRO D2, en 2012.
J’ai ensuite joué pendant 2 saisons à Orsay, en Fédérale 2, où je suis parti avec quelques potes Massicois (Jean-Jacques, Fréderic et Yannick Lecout, Julian Champagne, Germain Igarza, Florian Rossi). On y est allé pour se faire plaisir car on ne voulait pas arrêter tout de suite après Massy…
J’ai été dans le staff des éducateurs des benjamins et des minimes très jeune, dès 2004. J’ai pu à l’époque bénéficier d’un emploi « Tremplin », ce qui m’a permis de combiner la poursuite d’études en STAPS et de m’investir progressivement dans le club en tant qu’éducateur. C’est là que j’ai commencé aussi à intervenir dans les écoles primaires. C’est aussi lors de mes études, et par l’intermédiaire du sport, que j’ai rencontré en 2008, Audrey, qui partage ma vie depuis.
Et c’est une fois que j’ai terminé mes études, Master en poche, que le club m’a proposé le poste de responsable de l’école de rugby, il y a maintenant 6 ans. En plus des brevets fédéraux jeunes et seniors, j’ai également passé le DE JEPS.
Je suis en fait à cheval entre un emploi au club et la fonction publique. J’ai réussi le concours d’ETAPS (Educateur Territorial des Activités Physiques et Sportives), et mon objectif est à terme de passer le concours de CETAPS (Conseiller Territorial des Activités Physiques et Sportives). C’est désormais vraiment la voie dans laquelle j’ai décidé de m’engager.
Peux-tu nous faire part de quelques « moments forts » qui ont jalonné ton parcours rugby jusqu’à présent ?
Un grand moment pour moi, ça a été ma première semaine d’entraînement à mon arrivée à Massy, à 16 ans à peine. Je me suis retrouvé là avec la génération « 83 » (je suis pour ma part de 84), celle des Arnaud Marchois, Romain Millo-Chlusky, Florent Maleville, Greg Coudol, Sidney Galopin, Jean-Maurice Oulouma, etc… .
J’arrivais de Créteil, qui avait été un bon club formateur, mais tous ces mecs là étaient hors-normes aussi bien physiquement que rugbystiquement… j’avais vraiment l’impression de passer dans un autre monde, et pour moi la marche était énorme. On était entraînés par Vincent Huet et Stéphane Gonin, qui formaient tous les 2 une paire d’entraîneurs magique. Je rentrais chez moi complètement lessivé, mais tellement heureux !
Notre titre de Champions de France Crabos en 2001 est un merveilleux souvenir. Cette année là, nous avons battu Villeurbanne en finale… Avec cette particularité que nous étions tous 2 des clubs de Fédérale 1, et que nous avions donc l’un et l’autre éliminé toutes les « grosses écuries » dans les tours précédents (Castres, Montferrand, Brive pour nous, et Toulouse, Narbonne, et Montpellier pour eux, si ma mémoire est bonne).
Et puis un grand souvenir également, ce fut de participer à la première montée du club en PRO D2, en 2012.
Tu es responsable du Pôle Formation / Détection du RC Massy Essonne… Peux-tu nous présenter ta mission dans ses grandes lignes ?
Ma première mission c’est avant tout d’être responsable de l’école de rugby, et coordinateur sportif. Je me place complètement dans une démarche de travail en commun avec les éducateurs et les responsables des différentes catégories de l’école de rugby : Philippe Mérignac pour les -6 et -8, Philippe Conte pour les -10, Uriel Jego pour les -12 et Olivier Gazon pour les -14.
J’interviens également dans les écoles primaires, en soutien à Hugues Mercier, qui est l’entraîneur des cadets Alamercery, et qui fait un gros travail sur le scolaire et la détection de talents potentiels dans ce milieu là.
La détection se fait aussi en continu en interne au sein de notre propre école de rugby et de nos catégories jeunes, en coordination avec notre Centre de Formation et notre Pôle Formation & Compétition. On a bien sûr un regard très attentif sur tous les jeunes qui portent les couleurs du RCME et sur leur progression, afin de proposer aux plus talentueux de rejoindre notre Centre de Formation.
Et puis nous organisons aussi des journées de détection, à destination des jeunes de la région qui selon nous pourraient s’épanouir dans notre club. En résumé, notre objectif est d’essayer de voir tout le monde, et de ne louper personne… Sachant que nous ne sommes pas tout seul à le faire !
Le RC Massy Essonne est très souvent cité pour son excellence en matière de détection et de formation des jeunes… Alors quels sont pour toi les éléments qui fondent cette reconnaissance, et quelle est votre « recette locale » pour arriver à un tel résultat ?
La « recette », c’est surtout de l’investissement en temps et en passion, et notre capacité à savoir nous adapter à notre riche environnement humain : on a la chance de vivre dans une ville et un département qui connaissent une belle mixité, avec un potentiel énorme, à la fois quantitatif et qualitatif, et nous sommes complètement ouverts à cette mixité.
Chez nous, tout le monde peut jouer au rugby, d’où qu’il vienne et quel que soit son niveau, et, bien que le fleuron de nos équipes de jeunes évolue au plus haut niveau national, et y fait bonne figure, en réalité, nous ne sommes pas du tout élitistes : Dans toutes nos catégorises Jeunes, nous avons 3 équipes, ce qui permet de placer tout le monde en fonction de ses capacités, et offre à nos gamins une belle opportunité de progresser à l’intérieur du club. Par exemple, un garçon qui a commencé en équipe 3 en -10, peut très bien se retrouver quelques années plus tard en équipe 1 en -14.
Un ingrédient aussi très important, je pense, de cette recette, c’est qu’il y a une très bonne ambiance au sein de l’école de rugby entre toutes les parties prenantes (éducateurs, dirigeants, gamins), et nous le devons beaucoup à son Président, Didier Rochcongar qui, en dehors du côté administratif des choses, est un extraordinaire créateur de « lien social » entre nous tous.
Tu es également le coach de l’Equipe Féminine du RCME… Que peux-tu nous dire de cette équipe ?
Je n’aurais pas forcément envisagé au départ d’entraîner les filles, mais quelques unes que je connaissais bien m’ayant sollicité, j’ai accepté, et franchement, je ne le regrette pas ! Je suis aidé dans cette tâche par Antoine Gomez, joueur de l’Equipe I, et par Pascal Logé, sans oublier Florence Gihr-Jannetta et Lionel Monnier, les dirigeants de l’équipe.
Les filles ont un bon potentiel collectif, et beaucoup d’entre elles sont très investies dans le rugby. Il y a en fait une osmose qui est réalisée entre celles qui ont vraiment une démarche de compétition, et celles qui considèrent le rugby plus comme une activité de loisir. Et au bout du compte, elles se font toutes réellement plaisir à jouer ensemble.
Tu es « acteur » du territoire Massicois et Essonnien depuis maintenant un bon bout de temps… Qu’évoque-t-il pour toi, ce territoire ?
C’est un territoire que je qualifierais de « dynamique » : il y a toujours du monde, toujours quelque chose à faire… Ca bouge dans plein de domaines !
Ici, beaucoup de choses sont faites pour occuper les enfants, que ce soit via le sport (nous avons énormément d’infrastructures sportives) ou la culture (par exemple, l’Opéra et « CinéMassy » sont en plein cœur de Massy, et beaucoup d’activités y sont proposées).
Et si tu veux qu’une chanson ou une musique accompagne ton portrait « Puissance 15 »… C’est maintenant qu’il faut faire un choix !
J’écoute tous les styles, et en fait, j’aurais 2 chansons d’univers totalement différents à proposer : « Bonne Idée » de Jean-Jacques Goldman, et « Du son pour les sales gosses », de Dadoo…
J. Jacques Goldman – Bonne idée
Dadoo – Du son pour les sales gosses
Site Internet du Rugby Club Massy Essonne
Site Internet de « Essonne, la Sportive »
Interview : Frédéric Poulet
Photos :
Portrait de Bruno et photo de rugby féminin : Bata Gluvacevic
Photos école de rugby : Jean-Daniel Lapèze
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