Il y a, aux pieds du Château de Foix, en ce beau pays d’Ariège, des maisons dotées de jardins enchantés dans lesquels se dessinent très tôt des vocations qui vous collent à la peau la vie durant… C’était le cas de celle dans laquelle a poussé Guillaume Marque, entraîneur et joueur de l’Aix Université Club Rugby.
Rencontre avec un demi d’ouverture d’expérience, mais qui pourtant se considère en perpétuel apprentissage, et qui, après une belle carrière de joueur, a définitivement endossé, vocation oblige, celle d’entraîneur… Merci Guillaume !
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Côté Rugby
Bonjour Guillaume, tes tous débuts au Rugby, ça remonte à quand, et c’était où ?
J’avais 5 ou 6 ans, c’était dans le jardin de notre maison, à Foix, dans l’Ariège, avec mon frère et mon père. Comme beaucoup dans cette région, je suis né dans une famille de rugbymen (mon père est de Saint-Gaudens), et je suis donc très vite passé du jardin familial à l’école de rugby de l’US Foix ! Mon premier éducateur s’appelait Norbert Meller, et j’en profite pour lui faire un clin d’œil.
Et ensuite, quel a été ton parcours rugbystique ?
J’ai du quitter l’US Foix en fin de catégorie Poussins suite à une mutation professionnelle de mon père, destination… Ajaccio. Et là, c’est pour moi une rupture de 3 ans avec la pratique du rugby.
Suite à la Corse, notre famille s’installe à Aix-en-Provence. J’avais 13 ans à l’époque, et au collège, je me suis très vite fait repérer avec mon accent du sud-ouest… Et c’est en Minimes, avec Jean-Paul Laborde comme entraîneur (quelqu’un qui a marqué toute ma génération et à qui nous devons beaucoup), que je me remets au rugby, à l’ARC (Aix Rugby Club), qui deviendra quelques années plus tard le PARC (Pays d’Aix Rugby Club).
J’ai donc fait toutes les catégories au PARC, jusqu’en Seniors. J’ai intégré l’Equipe 1 assez jeune, et à 23 ans, je suis parti à Aurillac pendant 2 ans, en PRO D2.
J’ai ensuite joué 3 saisons à Chalon sur Saône, 1 à Marseille (l’année ou Jonah Lomu faisait aussi partie de l’effectif), 1 à La Seyne-sur-Mer, puis à Cavaillon.
Et il y 3 ans, à la trentaine, je suis revenu à Aix-en-Provence, sous les couleurs de l’AUC Rugby, où j’ai retrouvé avec un énorme plaisir beaucoup de mes amis avec qui j’ai joué dans les catégories Jeunes au PARC.
Si tu devais nous confier quelques uns de tes meilleurs souvenirs de rugby depuis tes débuts, ce serait lesquels ?
En plus de 20 ans de pratique, des bons souvenirs, il y en a beaucoup, comme par exemple, le titre de Champion de Provence en Cadets avec l’ARC, obtenu contre Salon avec des amis que je côtoie encore en grand nombre aujourd’hui.
J’ai vécu de très grands moments en Seniors, comme le titre de Champion de France de Fédérale 1, avec le PARC, où nous avions battu le Stade Bordelais en finale. Il y eut également, avec Aurillac, le match de barrage perdu contre Pau, pour la montée, à l’époque, en TOP 16. Certes, nous avons perdu ce match, mais quel souvenir, quel engouement de la ville d’Aurillac autour de son équipe de rugby !
Je garde aussi un super souvenir de ma sélection en Equipe de France amateurs, avec qui j’ai joué contre l’Ecosse et l’Angleterre. Je jouais alors à Marseille, en Fédérale 1.
Et puis, bien sûr, il y a eu la montée en Fédérale 3 avec l’AUC, il y a 2 ans !
Quelle est la mission particulière qui t’incombe au sein du staff technique de l’AUC Rugby ?
Depuis 2 saisons je suis en effet passé du statut de «joueur» à celui de «joueur / entraîneur», et le temps passant, je me consacre et me destine de plus en plus au statut d’«entraîneur».
J’ai toujours eu envie d’entraîner, depuis très longtemps, c’est quelque chose qui me passionne, et quand l’AUC m’a proposé d’intégrer le staff technique des Seniors en compagnie d’Hervé Graulier et de Chris Wyatt, j’ai tout de suite dit oui.
Je m’occupe plus particulièrement des lignes arrières, Hervé des avants, et Chris apporte notamment sa science pour le secteur de la touche. Nous travaillons ensemble dans une très bonne cohésion, et nous échangeons et partageons énormément sur l’ensemble des compartiments du jeu.
Et l’AUC Rugby, ce club, il évoque quoi pour toi ?
C’est un club «famille». Quand je suis arrivé à l’AUC Rugby il y a 3 ans, j’ai retrouvé une bonne partie de ce que j’avais laissé en cadets ou en juniors : une bande de copains qui sont là vraiment pour la passion et le plaisir du rugby. Je revenais du rugby Pro, et retrouver ces valeurs là, les valeurs originelles du rugby, la cohésion, l’amitié, la camaraderie, etc…, ça m’a fait un bien énorme.
Tu joues demi d’ouverture… Avec l’expérience, quel « recul » as-tu sur ce poste ? Et tu es également buteur, qu’est-ce que tu peux nous en dire ?
Je pense que c’est un des postes les plus compliqués du rugby… Un poste où tu apprends toujours, même après de longues années de pratique. J’ai 33 ans, et je suis toujours en apprentissage !
Pour moi, ce qu’il y a d’important quand tu joues n°10, c’est de faire jouer les autres et de ne pas vouloir briller individuellement : Tu es au cœur du jeu, et tu as une grande responsabilité sur le «sens» du jeu, et donc sur le collectif.
Quand au rôle de buteur… C’est un sujet que je connais bien, je crois, car j’ai toujours été buteur. Tu dois absolument arriver à «faire le vide» autour de toi, te mettre dans une bulle. J’ai énormément travaillé là-dessus, notamment quand j’étais à Aurillac, car il y a là-bas des buteurs chevronnés. Avec l’expérience, c’est devenu pour moi comme un réflexe, mais se concentrer uniquement sur le geste en faisant abstraction de tout ce qu’il y a autour, ça demande beaucoup de travail.
Dans ta vie d’homme, qu’est-ce que t’a appris le rugby ?
Je ne vais sans doute pas être très original, mais… Le rugby, ça m’a surtout appris le respect. C’est une valeur essentielle de notre sport, et il faut vraiment veiller à la préserver.
Ensuite, le rugby, c’est vraiment ce qui m’a forgé. Quand on dit que c’est l’école de la vie, c’est vrai. Le rugby m’aide dans ma vie professionnelle, il m’a appris le travail, car on se rend compte que si on ne travaille pas, on n’y arrive pas.
Et puis, le rugby, il m’a donné tous les amis : la très grande majorité des gens qui m’entourent aujourd’hui sont issus ou sont très proches de ce monde.
Côté Ville
Tu es donc né à Foix, en Ariège, où tu as passé tes 10 premières années, ça représente quoi pour toi ?
Oui, ce sont mes racines familiales qui sont en Ariège… La nature, la montagne, la pêche, le ski pas loin… Je suis resté très proche de tout ça, notamment avec mon frère qui est chasseur et pêcheur. Même si on n’y habite plus, on essaie de se retrouver tous les ans là-bas quelques jours pour s’y ressourcer.
Tu vis à Aix-en-Provence… Quels sont les lieux et/ou les sites que tu apprécies le plus ici ?
J’adore me balader dans le centre d’Aix, monter jusqu’à la Place des Cardeurs, la Place de la Mairie, … faire un stop «Chez Mus» ! (ndlr : «Chez Mus» est un établissement incontournable pour tout rugbyman ou aficionado du rugby, aixois, ou de passage à Aix).
Ensuite, dans la région au sens plus large, j’aime beaucoup Porquerolles, où nous avons passé beaucoup de temps en famille avec mes parents, les Calanques, et les villages du Vaucluse.
Quel a été ton parcours de formation, et quelle est ton activité professionnelle ?
J’ai un bac S, mais je n’ai pas continué les études… Je me suis tout de suite mis en mode rugby « pro », un mode où j’avais un boulot en parallèle, mais où ma priorité était clairement le rugby.
J’en ai également profité pour passer mes diplômes d’entraîneur, le tronc commun et le brevet d’état.
Et aujourd’hui, je travaille aux Cars du Pays d’Aix, qui est partenaire de l’AUC Rugby.
En dehors du rugby, exerces-tu tes talents dans d’autres disciplines ?
Je suis un adepte de la plongée et de la chasse sous-marine, passion que je partage avec mon frère qui habite maintenant dans les Caraïbes… Ca tombe bien !
Ceci dit, je suis très très très rugby, et j’avoue que cela occupe beaucoup de mon temps… Même si j’ai aussi été amené à découvrir et à m’intéresser de près au monde du volley-ball, du côté de Venelles ! (ndlr : et un clin d’œil, un !).
Et si tu avais une chanson à nous faire partager… ?
En hommage à mes racines du sud-ouest, ce sera « l’Encantada » (« l’Enchantée »), de Nadau.
Nadau – L’Encantada
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Portrait Guillaume : FP / Photos Rugby : AUC R – Xavier Faugère / Photos paysages : Fotolia
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