Jeudi - 21 Novembre 2024

Clément Cassan et Florian Thuries / Coprésidents de la Jeunesse Sportive Caramanaise


Alors qu’ils survolaient le Pays Lauragais, c’est en surplombant le clocher de Caraman que les Dieux du Rugby aperçurent trois gamins courir sur le pré placé un peu en contrebas. Sans chercher midi à quatorze heures, Ils décidèrent sur le champ de leur confier une mission de la plus haute importance…

Clément Cassan et Florian Thuries faisaient partie de cet heureux trio, et s’ils ne sont que deux sur cette photo, c’est parce qu’Arno Bocquet, le troisième larron, a décidé depuis de visiter le monde et l’Afrique du Sud, l’autre Pays du Rugby. C’est donc désormais en duo que Clément et Florian, qui à eux deux ne totalisent guère plus de 45 ans, président ensemble depuis trois ans à la destinée de la Jeunesse Sportive Caramanaise, ainsi qu’à sa tête de mêlée. Mais quand un club de Rugby porte ce nom-là, n’est-il pas compréhensible que les clés du camion soient confiées à des jeunes ? Les anciens, qui bien sûr ne sont jamais bien loin pour filer un coup de main, avaient bien compris que l’heure de la relève avait sonné… Ainsi va donc aujourd’hui la J.S.C., et c’est au son de la « Caramagnole » qu’elle défend vaillamment ses couleurs « Rouge & Blanc » devant un public tout acquis à sa cause, le dimanche au pied de son clocher… Merci les garçons, et bravo pour votre engagement !

 

Salut les gars… dites-moi, c’est qui « Marthe-la-Martre » ?

Marthe-la-Martre !

Clément: « Marthe la Martre » … c’est la mascotte de notre club ! Elle est décernée à l’applaudimètre pendant la 3ème mi-temps à celui qui a fait la plus grosse bêtise du match. L’heureux gagnant doit se balader avec elle toute la semaine. Cette bestiole nous a été ramenée par Michel Daragon quand il est arrivé à la J.S. Caraman, et maintenant elle est devenue une véritable institution chez nous… il y a même une page Facebook qui lui est consacrée…

 

 

Et vous par exemple, vous avez déjà eu l’occasion d’avoir la compagnie de « Marthe-La-Martre » pendant une semaine ?

Clément :

Oui j’avoue que j’ai déjà dû m’occuper de la bestiole… c’était il y a deux ans, à cause d’une sombre histoire d’oubli de mes crampons lors d’un déplacement chez nos voisins d’Hers Lauragais. Au moment de me préparer dans les vestiaires, j’ai ouvert mon sac… et là j’ai dit… « Merde… ! ».

Florian :

Euh… moi… non, je ne crois pas!

 

Et Michel Daragon, c’est qui ?

Michel Daragon, figure incontournable du Rugby Caramanais

Florian :

Michel nous a rejoints il y a deux saisons, et depuis il a fait sa place et est rapidement devenu un joueur emblématique de l’équipe. Ancien joueur de Foix et de Revel, il est apprécié vraiment de tout le monde dans le club, à la fois des anciens comme des jeunes… C’est un liant exceptionnel entre nous tous. Et en plus, comme nous, il joue en première ligne.

 

 

 

 

 

Si on cumule vos âges, on arrive à 45 ans… vous ne devez pas être loin d’être les deux plus jeunes « joueurs – coprésidents » de club de Rugby en France, non ?

Florian :

Oui, sans doute ! Et ça fait même bientôt quatre ans qu’on s’est lancé ensemble dans cette aventure de la coprésidence de la Jeunesse Sportive Caramanaise… C’était en 2017, j’avais 18 ans et Clément 19, et tous les deux on revenait jouer dans notre club formateur, Clément en provenance de Lavaur, et moi de Villefranche-de-Lauragais.

Clément :

On te doit une petite précision quand même : Au départ, nous étions 3 coprésidents, Arno Bocquet, qui a le même âge que nous et qui lui aussi est joueur à Caraman, était le troisième larron. Mais Arno a dû nous quitter au bout d’une saison car il est parti à Auch pour ses études et c’était donc devenu trop compliqué pour lui de continuer à s’investir.

De g à d : Florian, Arno et Clément en 2017… Un trio de jeunes coprésidents pour relancer la Jeunesse Sportive Caramanaise (Photo La Dépêche du Midi du 02/01/2018)

 

Et il est devenu quoi aujourd’hui Arno ?

Florian :

Une fois ses études terminées, il est très récemment parti en Afrique du Sud avec Valentin Pineau, un autre joueur du club. Ils sont allés là-bas pour perfectionner leur anglais et faire une formation de barmen… on adresse un énorme clin d’œil à nos deux Caramanais baroudeurs qui nous donnent régulièrement des nouvelles de leur périple dans l’Hémisphère Sud.

 

Revenons un instant à votre arrivée au club en tant que coprésidents, en 2017… dans quelles circonstances ça s’est passé ?

Clément…

Clément :

Des dirigeants nous ont appelés et réunis tous les trois, en nous disant : « Voilà les gars, le club est à un moment charnière de son histoire… S’il n’y a pas une passation entre les générations anciennes qui l’ont mené jusque-là, et vous, les jeunes, tout risque de s’arrêter… Le club a besoin de vous pour écrire un nouveau chapitre de son histoire ».
Alors on a réfléchi ensemble, c’est vrai que c’était une décision importante à prendre. Depuis tout gamins on s’était toujours dit qu’on reviendrait jouer à Caraman, mais jamais on n’aurait alors pensé qu’on y reviendrait aussi comme présidents…

Florian…

Florian :

Le club s’essoufflait et passait un moment difficile, on connaissait tous les joueurs, tous les dirigeants… Caraman c’est le club où tout a commencé pour nous en matière de Rugby. Il n’y avait pas trop d’alternatives, alors on a senti qu’il fallait qu’on s’engage pour la bonne cause. Finalement, on n’a pas tergiversé trop longtemps pour donner notre accord… Pour le club, les copains et le clocher, on a pris tous les trois nos responsabilités, et on y est allé !

 

 

Chapeau bas jeunes gens et… respect ! Racontez-moi un peu vos débuts au Rugby…

Blason d’Albiac

Clément :

Je suis né à Lavaur, dans le Tarn, le pays d’où était originaire mon père, mais c’est en Haute-Garonne, berceau de ma mère, que j’ai poussé… à Albiac précisément, un petit village situé à quelques kilomètres de Caraman. Quand j’étais gamin, mon père était dirigeant à Labastide-Saint-Georges, dans le Tarn, un club dans lequel il avait joué au poste de pilier… poste que j’occupe moi aussi. Alors bien sûr j’ai passé un paquet de dimanches en famille là-bas, et de ce fait, je peux vraiment dire que je suis né dans le Rugby. Dès que j’ai eu l’âge de pouvoir le faire, vers 5 ans, j’ai donc naturellement chaussé les crampons à mon tour. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé dans la « pépinière » de l’École de Rugby de Caraman, qui proposait le club le plus proche d’Albiac.

Pour l’anecdote, c’est dès cette époque que je fais la connaissance de Cyril Bonis, avec qui j’ai le même âge. Depuis, nous avons suivi exactement le même parcours rugbystique… Nous avons commencé ensemble chez les tous petits de la JS Caraman, et après être allés à Villefranche-de-Lauragais et à Lavaur, nous portons à nouveau aujourd’hui les couleurs de notre premier club, en Seniors cette fois.

Blason de Caraman

Florian :

Pour ma part, comme beaucoup de Caramanais, je suis né à Toulouse et j’ai grandi à Caraman, car ma famille est d’ici. Chez moi, le sport-roi, c’était le Basket… mon père était entraîneur, mon grand frère et ma mère y jouaient, alors c’est par lui que j’ai commencé à l’âge de 6 ans. L’année d’après j’ai cumulé à la fois Basket et Rugby, et puis l’année suivante je me suis définitivement dirigé vers le Rugby, entraîné par mes copains et séduit par les exploits du Stade Toulousain que j’étais allé voir jouer à Ernest Wallon.

À l’époque, nous étions licenciés à Caraman, mais comme c’est encore le cas actuellement, le club faisait partie de l’Entente du Lauragais pour son école de Rugby, en compagnie de Villefranche-de-Lauragais et de Villenouvelle. C’est donc à la pépinière de la JS Caraman qu’on s’est connu, Clément et moi. Comme il a un an de plus que moi, j’y suis arrivé un peu plus tard que lui, et ensuite, une saison sur deux on était ensemble. Gamins, on était loin de se douter qu’un jour on coprésiderait le club !

2015: Florian (au 1er plan) et Clément (à droite) réunis sous le maillot des Balandrade de Villefranche-de-Lauragais… les yeux déjà levés vers le clocher de Caraman ?

 

Donc ça fait un bail que vous vous connaissez et que vous vous pratiquez tous les deux sur la Planète Ovale ?

Clément :

Oui, plus de 15 ans ! Les millésimes 96 (le mien) et 97 (celui de Florian) ont toujours rassemblé un bon groupe de copains depuis nos tous débuts au Rugby. Ce n’est qu’à partir des années collège et de la catégorie Cadets, que certains ont pris des routes différentes… c’est souvent le cas à cet âge-là. Mais aujourd’hui, dans l’effectif Seniors du club, je pense qu’on doit bien être encore sept ou huit à se connaitre depuis qu’on est gamins… on est liés par une belle et longue histoire d’amitié grâce au Rugby.

Florian :

Et c’est une belle histoire qu’on doit aussi en grande partie à des personnages clé du club, comme Julien Issart, ancien Président et toujours dirigeant aujourd’hui en tant que Responsable Sportif. Juju, il était déjà notre entraîneur quand nous étions à l’école de Rugby de Caraman, alors avec lui on se connaît par cœur.

2007 : Julien Issart, debout à droite, le premier éducateur de Clément et de Florian… Clément est absent de cette photo, mais les 4 gamins du haut en partant de la gauche sont encore aujourd’hui dans l’effectif Seniors de la JSC, dans l’ordre : Pierre Bertrand (« Pilou »), Cyril Bonis, Brendan Macon et… Florian Thuries ! En haut debout à gauche, Pierre Armengaud

 

Si je vous suis bien, vous avez commencé le Rugby à la pépinière de Caraman et vous y êtes revenus tout juste Seniors… entre temps, il s’est passé quoi pour vous ?

Clément :

On a fait nos années Minimes avec l’Entente du Lauragais, puis Cadets et Juniors (Phliponeau puis Balandrade) à Villefranche-de-Lauragais. En suivant, je ferai ma première année Bélascain toujours à Villefranche, avant de partir effectuer ma deuxième année à Lavaur… n’oublie pas que je suis Tarnais et que je suis né à Lavaur ! Je garde en particulier un sacré souvenir de mes années Bélascain, que ce soit à Villefranche et à Lavaur… un moment un peu « fou » où tu passes dans la bonne humeur et l’insouciance du monde de l’adolescence à celui des adultes. J’en profite pour adresser un clin d’œil à nos coachs de l’époque, David Bégu et Rémi Fabre à Villefranche-de-Lauragais, Rémi Castan, Franck Sansé et Hakim Bessai à Lavaur.

Florian :

Jusqu’en Cadets, je croisais donc Clément une année sur deux, mais c’est à partir des Juniors Balandrade à Villefranche-de-Lauragais qu’on s’est vraiment rapprochés et qu’on a partagé plus de choses. On a passé de bons moments ensemble en Balandrade, avant que lui ne monte en Bélascain, comme beaucoup de gars du groupe. Comme j’étais plus jeune et de la fin de l’année, je suis resté en Balandrade, pour une saison que j’avais débutée avec beaucoup d’appréhension car je changeais de groupe. Mais au final, cette saison s’est avérée être superbe, avec des coachs au top comme François Kletke et Cyril Piovesan, que j’aurai ensuite l’occasion de recroiser en Seniors à Caraman, car ils ont entraîné ensemble Villenouvelle, qui était dans notre poule. Après les Balandrade, je ferai une belle année en Bélascain, toujours à Villefranche, entraîné par Laurent Marty, Rodrigue Longchamps et Mehadji Tidjini.

 

2016 : Florian (dernier joueur accroupi à droite) vit une belle histoire avec les Bélascain de Villefranche-de-Lauragais

 

Parmi tous vos exploits sur le pré, un bon souvenir en particulier que vous nous faites partager ?

Florian :

Pour moi, ce sera pendant mes années Minimes… Entraînés par Juju, on était une très belle génération 97 et on a gagné pas mal de tournois, dont celui de Villefranche-de-Lauragais… Celui-là on y tenait particulièrement, parce que sous le maillot de l’Entente du Lauragais, on était chez nous !
Je garde aussi un très bon souvenir de mes années Cadets à Villefranche-de-Lauragais, avec un super trio d’entraîneurs : le regretté Jean-Claude Taurines (« Coq »), Sidi et Riton.

Clément :

Des souvenirs il y en plein bien sûr, mais pour moi le meilleur des palmarès reste encore à écrire avec la JSC… On a vraiment un bon groupe et je suis sûr que le meilleur est à venir et qu’on a une belle histoire à vivre tous ensemble.

 

Clément, tu me dis que tu joues pilier… Tu as déjà occupé d’autres postes ?

Clément :

Oui je joue pilier… j’ai pratiquement toujours occupé ce poste, même s’il m’est arrivé quelques rares fois de jouer en deuxième ligne. Et avec le temps, je me suis spécialisé au poste de pilier gauche.

 

Et toi Florian ?

Florian :

À mes tous débuts, je jouais n°9, poste que j’ai occupé jusqu’en Benjamins. Et puis un beau jour, en Minimes, je me suis retrouvé au talonnage… ne me demande pas pourquoi, je ne m’en rappelle plus… Quelqu’un a dû me dire : « Tu joues là ! »… Alors j’ai joué là ! Et depuis ce moment fondateur, j’ai toujours joué talonneur, et ça continue encore aujourd’hui…

 

Bon… les gars, il est temps que vous nous présentiez un peu plus en détail le Jeunesse Sportive Caramanaise…

Clément :

La Jeunesse Sportive Caramanaise a été créée en 1969 par une bande de copains, impulsée au départ par une idée d’Henri Chartrou, Caramanais et ancien joueur de Revel, qui voulait qu’il y ait un club de Rugby dans son propre village.

Saison 69/70 : Première équipe de la JSC. Henri Chartrou est debout le plus à droite

Nous jouons actuellement en 2ème Série de la Ligue Occitanie, et le plus haut niveau auquel le club est parvenu à se hisser est le niveau Honneur, c’était dans les années 80. Pour l’École de Rugby et les catégories Jeunes, nous sommes toujours en entente avec Villefranche-de-Lauragais (Fédérale 2) et Villenouvelle (en 2ème Série comme nous… on est dans la même poule), et cela fonctionne très bien. Cela créée une émulation entre les gamins et ça permet par la suite à chacun de jouer au niveau qui lui convient le mieux compte tenu de son niveau et de ses aspirations. C’est ainsi que nous arrivons à récupérer quelques Seniors à Caraman à l’issue de leur parcours chez les Jeunes avec l’Entente, la plupart du temps des gars originaires du village.

Au total, entre la 1ère et la Réserve, nous avons un effectif d’une soixantaine de Seniors, la majorité viennent du Canton de Caraman, quelques-uns de Toulouse et des environs… on est pratiquement tous du terroir Lauragais! En termes d’âge, on a à la fois des très jeunes et des gars un peu plus expérimentés, des trentenaires qui ont joué à un niveau plus haut et qu’on a recrutés il y a deux ans pour la plupart. La moyenne d’âge en a pris un coup, mais on a gagné en qualité de jeu. Ces recrues nous sont venues de clubs alentours comme Lavaur (Fédérale 1), Villefranche-de-Lauragais (Fédérale 2), Revel (Fédérale 3)… Caraman se trouve exactement au milieu de ce triangle ovale.

Un clin d’œil aux Seniors de Caraman… Florian assis 1er à gauche et Clément 3ème à gauche. En arrière-plan, fièrement debout, le clocher de Caraman !

 

Et qui vous accompagne au niveau de l’encadrement du club ?

Florian :

Sur le plan sportif, nous sommes entraînés par Lilian Cancian et Michel Blanc pour la Une, Pascal Couloumiès et Didier Castetbert pour la Réserve. Christophe Gay nous a également rejoint récemment pour s’occuper plus spécifiquement du jeu au pied.
Au sein du bureau du club, nous sommes accompagnés par Sarah de Haro (Secrétaire), Sébastien Cros (Secrétaire adjoint), Méline Delmas (Trésorière), Jean-Philippe Pous (Trésorier adjoint), et puis nous pouvons aussi toujours compter sur Laurent Castelle, l’ancien Président du club, qui est resté dirigeant.
Nous avons aussi la chance d’être aidés par tout un tas de dirigeants bénévoles, pour la plupart des anciens joueurs de la JSC… On ne peut pas tous les citer, mais on les salue tous et on les remercie de leur soutien au club.

Clément :

Allez, au nom de tous, on adresse quand même un clin d’œil à Cédric Maurel, notre fidèle soigneur, présent à nos côtés à tous les entraînements et bien sûr à tous les matchs… c’est l’occasion de le remercier particulièrement, lui et son éponge magique !

 

Le public vous suit ?

Clément :

Pour sûr ! On a la chance d’avoir un super public, qui nous supporte à la maison et qui n’hésite pas aussi à se déplacer avec nous. En général, on ne va jamais jouer bien loin et les derbys sont fréquents, comme par exemple avec nos voisins de Labastide-Beauvoir et de Villenouvelle. L’arrivée de Lilian Cancian comme entraîneur et de quelques joueurs de Revel qu’il a amenés avec lui il y a deux ans a insufflé un second souffle… Ça nous permet d’accueillir le dimanche des supporters nouveaux qui viennent des alentours en renfort de notre fidèle et historique public Caramanais pour voir jouer leurs copains ou quelqu’un de leur famille. Cet apport a permis de créer une dynamique, et le dimanche, on a régulièrement des chambrées de 200 à 300 personnes au bord du terrain, ça aide quand tu es au charbon…

Florian :

Disons que la combinaison « clocher + public » nous offre un sacré renfort ! Et pour les réceptions d’après-match et les troisièmes mi-temps, nous avons la chance d’avoir notre club house dans l’enceinte même du stade, cela rajoute à la convivialité pour ceux qui viennent nous voir jouer. On organise de temps en temps des repas d’avant-match pour nos supporters et nos partenaires, et à cette occasion on a une très belle ambiance au stade grâce aux « Caramagnols », une banda présidée par mon père et dans laquelle jouent entre autres aussi mon frère, mon oncle, ma tante… j’en profite pour saluer l’ensemble du groupe !

« Les Caramagnols »… toujours prêts à mettre le feu dans les fêtes de Caraman et des environs… comme Ici pour les 50 ans de la JSC Rugby

 

Et vos couleurs, c’est quoi ?

Florian :

Rouge & Blanc… mais on ne sait pas pourquoi ces couleurs ont été choisies à l’époque.

 

Peut-être que ces couleurs ont été choisies en l’honneur du « Rouge » des briques des anciennes murailles de la cité médiévale, et du « Blanc » du lac de l’Orme Blanc ? Vous en pensez quoi de cette vision « poétique » des choses ?

Florian :

Ouais… c’est bien tenté… mais on ne peut pas te garantir que ça soit ça quand même !

 

Et sinon, quels sont vos principaux objectifs concernant le développement du club ?

Clément :

On aimerait vraiment augmenter notre nombre de licenciés chez les jeunes. À ce sujet, on tient à saluer le gros travail réalisé par Jérôme Fuertes, Président de notre École de Rugby, et par son équipe composée de Florence Alba, Fabrice Foltran et Olivier Véronèse, ancien joueur de Lourdes et qui joue aujourd’hui avec nous.

 

Pierre Nérocan dans les airs… joueur et partenaire de la JS Caraman en compagnie de son frère Bastien

Vous arrivez à mobiliser des partenaires autour du club ?

Florian :

Oui, nous avons la chance de pouvoir compter sur une fidèle équipe de partenaires constituée d’entreprises du coin… On ne peut pas toutes les citer, mais c’est l’occasion ici de les remercier pour le soutien essentiel qu’elles nous apportent. Quelques-uns de nos joueurs ont des affinités fortes avec elles, à l’image de Bastien et de Pierre Nérocan… de Nérocan TP!

 

Un moment fort que vous avez vécu comme coprésidents depuis votre investiture en 2017 ?

Clément :

Sans aucun doute… les 50 ans du Rugby à Caraman, fêtés le 31 août 2019 ! On a réussi à réunir ce jour-là plus de 500 personnes, dont énormément d’anciens joueurs qui ont répondu présents à l’appel. Ce fut un magnifique moment de partage intergénérationnel, ensoleillé, festif et convivial pour honorer comme il se devait le demi-siècle de la JSC Rugby. À cette occasion notre stade de l’Estanquette a été baptisé « Stade Roger Bourgarel », en présence de l’ancien international toulousain qui, lors d’une tournée de l’équipe de France en Afrique du Sud, était devenu l’un des symboles de la lutte contre l’Apartheid en étant le premier joueur noir à jouer face aux Springboks sur leurs terres. En fin de carrière, Roger Bourgarel a porté le maillot de Caraman pendant quelques saisons, et il vient toujours nous voir jouer de temps en temps… c’est à chaque fois un grand plaisir et un grand honneur pour nous que de le rencontrer.

31 août 2019… pour les 50 ans de la JSC, Roger Bourgarel (1er rang debout, 4ème à droite) prête son nom au Stade de l’Estanquette en présence de tous les anciens du club. Crédit : Paul Halbedel – Voix du Midi Lauragais – Actu.fr

 

Florian, tout à l’heure tu as évoqué le clocher… il signifie quelque chose, le clocher, chez vous ?

Florian :

Le clocher de Caraman ? Ah ça oui, Il est hyper important, d’autant plus que pas mal d’entre nous sommes d’ici. En fait, l’église du village surplombe le terrain de Rugby… Alors quand on joue à la maison et qu’on a un petit coup de mou, le remède est simple : un coup d’œil vers le clocher… et ça repart !

 

Et finalement, si c’était à refaire, vous le referiez ce parcours en Terre de Rugby ?

Clément :

Les presque vingt années que je viens de passer au Rugby, si je devais les refaire… oui, bien sûr, je les referai ! Ce sport m’a fait comprendre ce qu’est l’Esprit d’Équipe, il m’a inculqué des valeurs fortes comme la convivialité, la vie avec les copains, et tellement d’autres choses encore… par-dessus tout, il m’a aidé à grandir.

Florian :

Je ne sais pas ce que j’aurais vécu au Basket, mais en tout cas je ne regrette pas du tout d’avoir emprunté la voie « Rugby » : se retrouver deux fois par semaine aux entraînements, le vendredi pour manger entre copains, le mélange des générations en Seniors… on joue avec des gars de 18 ans, et d’autres qui en ont presque 40, les avants-matchs dans les vestiaires, la solidarité sur le terrain, le clocher, qui est pour nous un magnifique repère… Tout ça, si je ne l’avais pas vécu, il m’aurait sans doute manqué quelque chose dans ma vie.

Le clocher de Caraman… une aide précieuse pour les joueurs de la Jeunesse Sportive Caramanaise !

 

Vous avez évoqué le Basket de Caraman… il n’y a donc pas que le Rugby qui compte ici ?

Florian :

Il y a du Rugby et de nombreuses associations sportives à Caraman, mais il y a effectivement un autre sport qui prédomine dans le village… c’est le Basket. Le Caraman Basket Club aura bientôt cent ans et il est très réputé dans la région. Il évolue en Pré-Nationale aussi bien chez les garçons que chez les filles, ce qui est quand même remarquable pour un village de 2500 habitants. D’autant plus que beaucoup de joueurs et de joueuses sont eux aussi de Caraman… L’esprit de clocher est donc également une valeur forte de nos basketteurs. Il y a une très bonne complicité entre les deux clubs, Basket et Rugby font bon ménage à Caraman… on va les voir jouer le samedi soir, et eux viennent nous voir jouer le dimanche. Cette entente permise grâce au sport met de la festivité et de la bonne humeur dans tout le village, et c’est tant mieux.

 

Si on revient à votre coprésidence au sein de la Jeunesse Sportive Caramanaise, quels sont vos domaines d’intervention privilégiés respectifs au sein du club ?

Clément :

Je m’occupe plus de la partie administrative du club, des licences, des relations avec le Comité… Florian se charge lui plus de la partie organisation, logistique autour des entraînements et des matchs, la communication sur les réseaux sociaux… Bien sûr beaucoup de travail est réalisé en relation avec les membres du bureau, et nous avons la chance de pouvoir compter sur un bon nombre de bénévoles, essentiellement des anciens du club, qui s’occupent de tout un tas de choses, une accumulation de petites choses qui font qu’ensemble nous pouvons avancer. Sans eux, le club ne pourrait pas fonctionner.

 

Vous êtes côte à côte aux commandes du club, et vous vous retrouvez côte à côte en mêlée… c’est quand même loin d’être banal. Dis-moi Clément, tu le trouves comment Florian, en dehors et dans la mêlée ?

Clément :

Florian est un bon coprésident et je suis heureux de partager cette aventure avec lui ! On s’entend bien et je crois qu’on est assez complémentaires dans nos caractères : lui est plus « pet’sec » que moi quand il a quelque chose à dire, alors que moi je vais un peu plus approfondir… disons que je suis un tout petit peu plus « diplomate » que lui ! Florian est un vrai passionné de Rugby, toujours à l’écoute des autres, que ce soit les joueurs, les dirigeants, les entraîneurs… Et comme il est toujours soucieux de bien faire, il lui arrive parfois d’être têtu… je dirai même énormément têtu… Pour résumer, quand il a quelque chose dans la tête, comme on dit, il l’a pas autre part !

Par contre sous la mêlée, c’est plutôt son côté teigneux qui ressort… Il ne paie pas de mine, mais c’est un teigneux… un vrai talonneur quoi ! Il faut dire que ça fait un moment qu’on se côtoie en première ligne, depuis nos années Cadets… lui au talon, moi à gauche, et notre ami Pierre Bertrand à droite, alors ça a forcément créé des liens très forts entre nous.

Pierre Bertrand, Florian Thuries, Clément Cassan… une 1ère ligne de choc qui se connaît depuis toujours sous le maillot de la JS Caramanaise. À droite, Adrien Ourliac en 3ème ligne.

 

Et toi Florian, si je te pose la même question au sujet de Clément ?

Florian :

Je dirai bien sûr pareil… Clément est un bon coprésident, et effectivement je crois qu’on est bien complémentaires. J’apprécie vraiment sa grande sincérité avec tout le monde, et aussi sa ténacité pour faire avancer le club. Par contre, il a quand même un petit défaut… le quart d’heure de retard qu’il a toujours ! On en est arrivé à la conclusion que ça doit être « le quart d’heure de retard Albiacois »… pourtant Albiac ne se trouve qu’à 5 kilomètres de Caraman !
Et puis, puisque l’occasion m’est en est donnée, je dois avouer qu’il il y a un truc qui n’est pas très clair avec lui… sa position de supporter entre Castres et le Stade Toulousain ! Il dit qu’il aime le Stade, mais en même temps il dit qu’il préfère Castres… On est beaucoup à trouver sa position très « ambigüe » au sujet de ces deux clubs, et qu’à un instant « t » sa préférence va vers ce qui l’arrange le plus. En réalité, je pense que cette grande indécision provient du fait que par ses origines, Clément est 50% Tarnais et 50% Haut-Garonnais… et donc, forcément, il est tiraillé de l’intérieur !

Clément :

Ah ben celle-là, j’étais sûr que j’allais y avoir droit ! Mais c’est vrai, je l’avoue, il m’arrive souvent d’être tiraillé de la sorte…

Florian :

Et sinon, sous la mêlée, c’est sûr, Clément est un bon pilier… ça va, c’est un gars sûr, il ne se fait pas trop tordre… La mêlée tient bon côté gauche (et côté droit aussi d’ailleurs !). Quand on est ensemble au front, on ne se dit pas grand-chose, ce n’est pas la peine, car depuis le temps, on se connaît suffisamment…

Clément (ici pilier droit) et Florian, embarqués dans le même bateau sur la Planète Ovale depuis les équipes jeunes de l’Entente du Lauragais

 

Quand vous êtes sur le terrain, que ce soit à l’entraînement ou en match, vous vous sentez plutôt « présidents » ou plutôt « joueurs » ?

Florian :

Quand on est sur le terrain, et je sais que Clément sera d’accord avec moi, on se sent bien entendu beaucoup plus « joueurs » que « présidents », et c’est bien comme joueurs que nous sommes perçus par les entraîneurs et les autres gars de l’équipe. Nos préoccupations de présidents, on les laisse aux vestiaires. Pendant les entraînements, si les choses se mettent à partir un peu en sucette, comme ça peut arriver quelques rares fois parce qu’un vent de folie souffle sur le pré, on va bien sûr avoir tendance à faire en sorte qu’on revienne vite à la normale. Par contre, le dimanche après-midi, pendant 80 minutes, c’est sûr, on n’est pas du tout dans nos rôles de présidents… ce sont bien « Clément-le-pilier » et « Florian-le-talonneur » qui sont sur le pré pour défendre le clocher de Caraman !

Florian (au 1er plan) … Coprésident la semaine, mais joueur le dimanche ! À côté de lui, de face, Cyril Bonis

 

La saison 2020 / 2021 a été massacrée par le Covid… comment avez-vous vécu ça ?

Clément :

Ce Covid a tout rendu compliqué, pour nous comme pour tous les clubs. C’est vraiment dommage car nous avions réalisé un super début de championnat, en restant invaincus à l’issue des trois premiers matchs, avant que tout ne s’arrête. On en a tous marre de cette situation, tout est paralysé, on ne peut rien faire…. Heureusement, on a un dirigeant exceptionnel, Simon Marty, un ancien joueur du club qui connaît tout le monde ici. Simon dépense son temps sans compter et fait un travail exceptionnel pour renflouer un peu les caisses de l’association en vendant du vin pendant cette période de longue hibernation. Maintenant qu’on sait que la saison va être une saison blanche, mieux vaut-il se résigner et faire en sorte de repartir de l’avant pour préparer la prochaine saison.

Florian :

Oui, ça fait maintenant bientôt 4 mois que c’est le calme plat à cause du Covid, alors il ne nous reste plus qu’à préparer la saison prochaine avec les entraîneurs et les joueurs. C’est vrai que ça fait râler après la bonne entame de saison qu’on avait faite, avec notamment une victoire à Kercorb, une équipe très solide. On était dans une bonne dynamique, qui nous aurait sans doute permis de jouer les tous premiers rôles dans le championnat et de viser l’étage supérieur… Allez, ce n’est que partie remise !

Clément (à gauche) à l’échauffement avec ses potes… Vivement que la vie ovale reprenne son cours normal et que la période Covid ne soit plus qu’un mauvais souvenir !

 

Finalement, après ces 4 années passées à la présidence de la J.S. Caramanaise, vous êtes heureux d’avoir répondu présent à la mission que les anciens ont voulu vous confier ?

Clément :

Oui, avec le recul, même si le fait d’être coprésidents nous demande forcément un investissement personnel supplémentaire, on est tous les deux très heureux de s’être engagés à la tête du club et de vivre cette expérience. Le plus satisfaisant dans tout ça, c’est que grâce à notre engagement et au travail de tous ceux qui donnent de leur temps à ce club, la J.S.C. est repartie de l’avant à Caraman… les joueurs, leurs familles, les supporters, le village… tout le monde revit ici le Rugby avec le sourire… et vivement que le Covid nous permette à nouveau de tourner à plein régime !

 

Côté boulot, dans vos vies respectives, vous faites quoi ?

Clément :

En sortant du collège, je suis parti en apprentissage en maçonnerie et je me suis par la suite perfectionné en rénovation, en particulier dans la taille de la pierre. Et depuis très récemment, je travaille au Réseau 31, qui est le Syndicat Mixte de l’Eau et de l’Assainissement de la Haute Garonne. J’interviens sur le réseau « Eau potable & Assainissement » … dans mon boulot aussi je suis un homme de terrain !

Florian :

Je travaillais jusqu’à présent dans une coopérative agricole, la S.I.C.A. Rouquet à Caraman, spécialisée dans les activités de collecte de céréales et d’agrodistribution. Je l’ai très récemment quittée pour postuler à un poste dans le cadre du Projet CAMPUS 2023.
CAMPUS 2023 est un projet qui a pour objectif de former une nouvelle génération d’experts du sport en France. Il s’appuie sur l’organisation de la Coupe du Monde de Rugby en France en 2023, et va concerner plus de 2000 jeunes qui dès la prochaine rentrée scolaire vont intégrer des structures sportives dans le cadre de formations Bac+3, Bac+4 et Bac+5 en apprentissage… c’est une aventure exaltante pour moi.

 

Et sinon… à part le Rugby et le boulot, il fait bon vivre du côté de Caraman ?

Caraman, Haute-Garonne (31)


Clément :

En ce moment, à cause du Covid, au lieu d’aller au Rugby le dimanche, je vais à la chasse avec trois ou quatre potes rugbymen… dans l’espoir de croiser quelques sangliers, chevreuils, lièvres, lapins, faisans, perdreaux… Un bon moyen d’arpenter la belle campagne Lauragaise.
Et puis la vie est plutôt festive par ici, surtout l’été : de mi-juin à fin août, Caraman et tous les villages aux alentours organisent à tour de rôle leur fête de village… Pour nous c’est donc sortie tous les week-ends… on ne se pose pas trop de questions, on s’y retrouve tous, familles et copains, et ce sont bien sûr de grands moments !

Florian :

Caraman est situé à une trentaine de kilomètres à l’est de Toulouse, en plein Pays Lauraguais. Le village compte 2500 habitants. C’est un endroit où il fait bon vivre et où on bénéficie du calme de la campagne tout en étant proche de la grande agglomération toulousaine à l’ouest, et de Castres plus à l’est.
Le Rugby est bien sûr une passion dévorante chez moi, et puis, comme on est dans une région où on mange plutôt bien et où on a de bons produits, j’aime bien les sorties au restau le samedi soir (si le Basket ne joue pas !), ou encore aller aux champignons du côté de la Montagne Noire… il y a quelques cèpes dans ce coin-là ! Sinon, j’aime bien aussi suivre le TéFéCé, il m’arrive quelquefois d’aller les voir jouer et j’espère qu’ils remonteront vite en Ligue 1.
Avec un groupe de copains et de joueurs, on a pris l’habitude, le vendredi midi, de se retrouver au « Restaurant de La Poste » à Caraman, au cœur du village. C’est un petit rituel qu’on a mis en place afin d’aborder les week-ends dans les meilleures conditions possibles… on y déguste une cuisine familiale, champêtre et conviviale. J’adresse un clin d’œil à Sébastien Grégoris, le patron du lieu, en espérant que nous pourrons bientôt à nouveau passer de bons moments chez lui, quand les restaurants pourront enfin rouvrir.
Je profite aussi de l’occasion pour dire que je me suis récemment lancé dans la collection de maillots de clubs pro… je suis preneur de tout contact intéressé aussi par le sujet !

 

Pour terminer vos portraits Puissance 15 en chansons, vous nous faites écouter quoi les gars ?

Clément :

Pour moi ce sera une chanson en souvenir d’un passage que j’ai fait dans des pubs Irlandais de Temple Bar : « Dirty old town » de Luke Kelly & The Dubliners.

ICONE-VIDEO« Dirty old town » – Luke Kelly & The Dubliners

 

 

Florian :

Et pour moi, ce sera une chanson de Nadau : « Mon Dieu que je suis à mon aise »… Une chanson qu’on a souvent chantée en 3ème mi-temps, et je pense que c’est la seule que je connais par cœur !

ICONE-VIDEO« Mon Dieu que je suis à mon aise » – Nadau

 

 

Et au fait, avant de se quitter… Le ballon « Puissance 15 » vous a été transmis depuis Lanta par Christophe Gay… Et vous, à qui faites-vous la passe  ?

Clément :

Pour l’instant, on va le garder encore un peu chez nous ce ballon, et on va le confier à… Michel Daragon, on sait qu’il sera en de bonnes mains ! Michel nous a rejoints il y a deux ans à Caraman, mais on hâte de connaître toute son histoire de Rugby!

 

ICONE-WEB Site de la Jeunesse Sportive Caramanaise

 

ICONE-CREDITS

Interview : Frédéric Poulet

Crédits Photos : Photo de Une : Paul Halbedel – Voix du Midi Lauragais – Actu.fr / Photos Rugby : archives personnelles de Clément et Florian et site Internet de la JS Caraman / Blasons Albiac et Caraman – Wikipedia Chatsam – CC BY SA 3.0 / Blason Lavaur – Wikipedia – CC BY SA 3.0 / Cèpes : Wikipedia – Domaine public.

Eu égard aux droits qui leur seraient associés, nous nous engageons à enlever les illustrations présentes dans cet article, sur simple demande de leurs auteurs.


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