C’est dans la forêt de Brocéliande, au cœur de la Bretagne, que cette jeune femme fit ses premiers pas et ses premiers clichés de photographe professionnelle…
Ce jour là, partie à la recherche de Merlin, du Roi Arthur, des fées Morgane et Viviane, sans oublier les Chevaliers de la Table Ronde et tous ceux qui peuplent cette légendaire contrée, Kathélyne Baslé croisa en réalité d’autres curieux personnages… Les Dieux du Rugby ! Vous vous doutez de la suite… Cette rencontre scella la destinée de la jeune photographe à qui la plus haute autorité rugbystique qui soit ici-bas (et là-haut aussi !) confia une magnifique mission… Celle d’immortaliser un maximum de rugbymen et de rugbywomen, qu’ils (ou elles !) soient de Quimperlé, de Rennes, de France, d’Angleterre, ou d’ailleurs… Merci Kathélyne !
Bonjour Kathélyne, Un jour, la photographie est entrée dans votre vie… Vous nous racontez votre rencontre ?
Dinard, Ille-et-Vilaine (35)
C’est un peu par hasard que j’ai découvert la photo, lorsque j’étais en 6ème au collège à Dinard… Habitant Saint-Lunaire, j’étais ½ pensionnaire, et, comme beaucoup d’entre eux, en quête d’une occupation entre le repas et la reprise des cours… Il y avait différents « clubs » qui nous étaient proposés, et c’est au club photo que j’ai suivi une amie, Marie (à qui j’adresse un lin d’œil !), qui s’y était déjà inscrite… Ignorant alors complètement les conséquences que cela aurait sur le reste de ma vie !
Jusque là, la photo, je n’y connaissais rien du tout, alors j’y suis allée pour voir… C’était encore l’époque de l’argentique, la « révolution numérique » n’ayant pas encore eu lieu. On faisait nos tirages en Noir & Blanc, à l’ancienne, avec les agrandisseurs, les bains chimiques pour développer, etc… J’ai trouvé ça d’abord amusant, puis assez rapidement, passionnant, et je suis restée au club photo jusqu’en 3ème !
Et c’est comme ça que j’ai commencé à faire mes premières photos, que je développais au club. J’utilisais un vieil appareil que mon grand-père maternel m’avait donné, et je me suis mise à photographier les membres de ma famille sous tous les angles… Mes frères et sœurs ont été mes tous premiers cobayes… En particulier ma petite sœur Lilou !
Plus tard, vous ferez de la photographie votre métier… Quel a été votre parcours pour en arriver là ?
Et puis, quand j’ai quitté le collège pour le lycée, à Chateaubriant, j’ai continué à faire mes portraits… Et j’entendais souvent dire que ce que j’arrivais à produire était sympa, et que je devrais peut-être persévérer dans ce milieu… Alors j’ai commencé à me renseigner à droite et à gauche sur les cursus de formation spécifiques à la photographie.
En même temps, avec l’avènement du numérique (pour le coup la révolution était vraiment en marche !), je me rendais bien compte que ça devenait compliqué pour beaucoup de photographes professionnels et que pas mal de menaces pesaient sur le métier. J’étais vraiment tiraillée entre la passion et la raison, et à la fin du lycée, un peu par dépit, je m’inscris en Fac de Lettres Modernes à Nantes… Je n’y resterai que 3 mois, car je faisais de plus en plus de photos, et je le sentais bien, je savais que c’était ça que je voulais faire.
J’ai commencé à prendre des cours par correspondance, et je me suis ensuite lancée dans un CAP de photographie à la Faculté des Métiers de Ker Lann, à Bruz, dans la banlieue Rennaise. J’ai d’abord cherché un maître d’apprentissage… Pas si simple, car j’avais 21 ans et on me répondait souvent que j’étais trop âgée, qu’il n’y avait pas trop de débouchés, que c’était compliqué pour les femmes, etc etc… Tout ça n’était pas forcément très encourageant, mais je me suis accrochée car je ne voulais rien regretter plus tard… Et j’ai enfin trouvé un maître d’apprentissage, à Lorient, Monsieur Lemoine, quelques jours avant la rentrée de septembre… Le temps que tout se mettre en ordre, je n’ai pu commencer les cours qu’en octobre… C’était la dernière limite !
C’est par l’apprentissage que je suis donc entrée dans la réalité « concrète » du métier de photographe, et j’ai vécu cette phase là au moment de la croisée des mondes de l’argentique et du numérique… Des derniers soubresauts de l’argentique à l’avènement total du numérique! J’obtiens mon CAP en 2008, et l’année suivante, je décide de me lancer à mon compte… Je suis dès lors auteur photographe, à Lorient, et je réalise essentiellement des photos d’art de paysages… Avec ses bords de mer et ses campagnes, la Bretagne n’en manque pas de magnifiques, comme par exemple la bien connue et mythique forêt de Brocéliande !
Pouvez-vous nous présenter votre activité de photographe et nous dire ce que vous aimez particulièrement en elle ?
Pluméliau, Morbihan (56)
Je suis désormais installée depuis bientôt 2 ans à Pluméliau, dans le Morbihan. En fait, il y a déjà quelques années que j’ai diversifié mon activité, et je travaille maintenant également beaucoup au service des particuliers, pour réaliser des portraits, des reportages photos de mariage, de baptême, des photos d’animaux de compagnie, etc… Je m’installe directement chez mes clients avec mon studio portatif.
Ce que j’aime dans mon métier, c’est qu’il me permet de faire énormément de choses très différentes les unes des autres… Je ne me lasse jamais, par exemple en passant d’un mariage à un festival la semaine suivante, puis en allant ensuite immortaliser un magnifique chat, chien, lapin ou autre cochon d’Inde dans son univers douillet, ou un lieu de ma Bretagne qui m’interpelle particulièrement, ou bien encore de solides gaillards (ou gaillardes !) sur un terrain de rugby ou de hand… Je bouge beaucoup, et ça me permet de rencontrer quantité de monde, et de ne jamais m’ennuyer.
Kathélyne, si on discute là, tous les 2, c’est justement parce qu’un jour votre œil de photographe a croisé le monde du rugby… Quel lien particulier entretenez-vous avec ce sport ?
J’ai un vague souvenir du rugby quand j’étais petite, parce que mon grand-père paternel était fan de ce sport… Il était d’ailleurs un peu le seul dans la famille à avoir un si vif intérêt pour le ballon ovale… Une famille dans laquelle aussi bien les femmes que les hommes pratiquaient et supportaient plutôt le ballon rond! Aussi, quand je le voyais regarder les matchs du Tournoi des V Nations à la télé, avec ces joueurs qui se rentraient violemment dedans et qui sortaient du terrain la tête en sang… Ca me faisait plutôt peur !
Bien des années ont passé, et puis, il y a 10 ans, j’ai vraiment découvert ce sport quand j’ai rencontré Loïc, mon conjoint, qui jouait au ROCK (Rugby Olympique Club Kemperlé) à Quimperlé… Alors forcément, comme il n’arrêtait pas de m’en parler, j’ai bien été obligée de m’y intéresser ! J’ai commencé par aller le voir à l’entraînement, à faire connaissance avec l’équipe et le Président de l’époque, Jean-Luc Crambert, et j’ai trouvé l’ambiance vraiment sympa. Ensuite, j’ai suivi toute leur épopée en Challenge d’Armorique, et de fil en aiguille, j’ai de plus en plus apprécié le rugby en en comprenant mieux les règles.
Dans ces années là, je débutais mon apprentissage en photographie, et comme je ne me séparais que rarement de mon appareil, j’ai commencé à prendre des photos pendant les matchs, je me suis prise au jeu, et j’ai continué… Je suis rapidement devenue la photographe attitrée du ROCK, aussi bien pour les matchs à domicile que pour les déplacements. Aujourd’hui encore je suis restée très proche du club, coprésidé désormais par Sébastien Ollivier et Ronan Lospec, et il m’arrive encore de faire des photos de ces glorieux gladiateurs !
C’est cette première expérience menée avec le rugby Quimperlois qui m’a donné envie d’aller photographier les Féminines du Stade Rennais Rugby, qui évoluent en TOP 8, au plus haut français. J’ai donc proposé mes services au club, qui a bien volontiers accepté, et voilà comment depuis 3 ans maintenant, j’ai le plaisir d’immortaliser les rugbywomen Rennaises. Je suis même devenue, depuis le début de la saison actuelle, une des 2 photographes « attitrés » du club, activité que je partage avec Philippe Moulai, que je salue ici…
Et puis, j’ai eu la chance d’être tout récemment accréditée par le Comité de Rugby de Bretagne pour être sa photographe officielle à l’occasion du France / Angleterre Féminin, match comptant pour le Tournoi des VI Nations 2016, qui s’est déroulé vendredi dernier (18 mars) à Vannes… Une magnifique aventure qui m’a permis de franchir un pas de plus dans l’univers ovale… J’en suis vraiment très heureuse !
Du coup, quel regard portez-vous maintenant sur le rugby en général, et sur le rugby féminin en particulier ?
Ah ! C’est sûr que ma perception de ce sport a grandement évolué depuis les années où gamine, j’apercevais de terribles images devant la télé allumée par mon grand-père… Aujourd’hui, les placages, les rucks, les percussions, toute cette virilité qui est en fait l’ADN du rugby… Ca me plait ! On entend souvent dire que le rugby féminin est très soft… Certes, il est un peu moins puissant que celui pratiqué par les hommes, mais il envoie quand même déjà pas mal, et il est très agréable à regarder… Ce ne sont pas ceux qui connaissent le TOP 8 qui me contrediront, et j’invite tout le monde à s’y intéresser !
Parmi toutes les photos de rugby que vous avez déjà réalisées, pouvez-vous nous en présenter 3 que vous aimez particulièrement ?
La 1ère photo que je vais évoquer date de mai 2014, je l’ai prise lors d’un 16ème de finale du Championnat de France de 4ème série opposant Quimperlé à Barentin, un club Normand… Il faisait très chaud, un soleil de plomb… Les conditions n’étaient pas idéales pour la photo, mais les joueurs étaient très motivés, et le match très rude ! Je trouve ce plaquage vraiment beau, et on devine très bien la force employée par le joueur de Quimperlé (en l’occurrence Loïc !) pour faire reculer l’adversaire…
La seconde photo a été réalisée lors d’un match retour de championnat entre Douarnenez et Quimperlé, en mars 2014. Les affiches « Quimperlé / Douarnenez » sont toujours très attendues, car synonymes de beaucoup d’action ! On voit là le ½ de mêlée Quimperlois se faire plaquer, mais il aura quand même le temps d’ouvrir au large…
La 3ème photo relate un « Stade Rennais Rugby / Bobigny » Féminin qui s’est déroulé en octobre 2015… Un match vif et engagé, à l’image de ce cliché où l’on voit la joueuse de Bobigny qui a récupéré le ballon sur sa ligne d’essai, faire face à une Rennaise qui tente de la plaquer… Qui aura le dernier mot ?
Vous êtes installée à Pluméliau, dans le Morbihan… Quels joyaux de votre région faites-vous découvrir en priorité aux amis qui viennent vous rendre visite ?
En général, je les amène à Saint-Nicolas-des-Eaux, tout proche de Pluméliau, au bord du Blavet, un fleuve côtier qui parcourt les Côtes d’Armor et le Morbihan avant de se jeter dans l’Océan Atlantique près de Lorient. Il y a là de magnifiques paysages, on peut faire de bonnes ballades sur le chemin de halage du Blavet, apercevoir au détour une petite chapelle sous la roche, la Chapelle Saint Gildas, et plein d’autres belles choses encore… C’est un lieu que j’aime photographier !
J’adore aussi Melrand, où j’ai habité quelques années… Il y a plein de chemins de randonnée, avec quantité de petits ponts qui enjambent la Sarre, la rivière qui rejoint le Blavet à cet endroit. On se retrouve très rapidement en pleine nature, et c’est à Melrand que se trouve le Village de l’an Mil, site archéologique et « village-musée » qui nous replonge dans l’habitat et les modes de vie de nos ancêtres du XIᵉ siècle…
J’emmène également mes amis voir les Roches du Diables dans le Finistère cette fois. La rivière Ellé, turbulente et parsemée de rochers, passe à cet endroit là, et de nombreuses compétitions de canoë-kayak y ont lieu. Le site est magnifique, en particulier quand on le voit sous les couleurs de l’automne.
Kathélyne, vous faites aujourd’hui votre grande entrée dans la « Mêlée Puissance 15 »… Qui allez-vous convier à nous y rejoindre ?
Alors je vais faire un clin d’œil au club de Quimperlé, et c’est avec plaisir que je vais passer le ballon Puissance 15 dans le Finistère, à Kevin Raphalen, qui entraîne les Seniors du Rugby Olympique Club Kemperlé… Je suis certaine que Kevin aura grand bonheur à vous présenter ses « Rockers » préférés !!
Et si vous le souhaitez, on se quitte en musique… Vous nous faites écouter quoi pour accompagner votre Portrait Puissance 15 ?
Ce sera « Fade Away », un titre de Yodélice… Je suis fan du groupe depuis le début, et cette chanson me donne la pêche… J’adore l’écouter avant d’aller travailler !
Yodélice – Fade Away
Site Internet de Kathélyne Baslé
Page Facebook de Kathélyne Baslé
Interview : Frédéric Poulet
Photos : Hormis les 2 photos où elle est elle-même photographiée, toutes les photos de son Portrait Puissance 15 sont bien évidemment l’œuvre de Kathélyne… / Poste TV : Fotolia 59069175
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